Le conseil ministériel de l'OSCE a eu lieu début décembre à Skopje en Macédoine du Nord. Guy Vinet analyse cette rencontre où Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, était présent et en dresse les perspectives.
Clarifications et perspectives pour l’OSCE (T 1551)
© OSCE / Flickr
Le trentième conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’est tenu dans la capitale de la Macédoine du Nord, Skopje, les 30 novembre et 1er décembre derniers. En décembre 2022, le conseil ministériel de l’OSCE s’était réuni à Lodz, en Pologne, dans une ambiance extrêmement tendue (1). La présidence polonaise n’avait pas autorisé la venue, et donc la participation, du ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov. Il s’était ensuivi une réunion où aucune décision n’avait pu être prise, si ce n’est celle relative à la date et au lieu du prochain conseil.
Cette année, la présidence nord-macédonienne a adopté une position moins intransigeante vis-à-vis de Moscou et Sergueï Lavrov a pu participer aux travaux du conseil ministériel de l’OSCE (2). Les autorités de Skopje avaient fait une exception à l’interdiction de vols par les avions russes pour les quelques jours nécessaires en indiquant que cette décision extraordinaire était conforme aux sanctions européennes. De nombreux diplomates s’étaient montrés réservés sur cette position (3). Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken avait décidé de venir à Skopje avant le début du conseil (4) en guise de soutien à l’OSCE et à la Macédoine du Nord, et de repartir rapidement pour Israël. De son côté, l’Autriche, notamment, avait soutenu la participation russe en considérant le rôle de l’Organisation, indiquant que « L’Europe devrait avoir appris une chose : nous devons avoir une approche pragmatique et sobre au monde tant que nous voulons résoudre les problèmes » (5). Selon Moscou, plusieurs représentants occidentaux avaient demandé une réunion avec M. Lavrov (6). Ce dernier a rencontré le ministre autrichien des Affaires étrangères, M. Schallenberg (7), s’exprimant au nom de l’OSCE, et s’est également entretenu avec le président sortant, le ministre des Affaires étrangères nord-macédonien, M. Bujar Osmani, et le futur président désigné, le ministre des Affaires étrangères maltais, M. Ian Borg (8).
En réponse à cette participation du ministre russe, les ministres des Affaires étrangères des trois pays baltes et de l’Ukraine avaient décidé de ne pas se rendre au conseil ministériel de l’OSCE à Skopje (9) considérant que cette présence était de nature à légitimer l’agression russe sur la scène internationale ; toutefois, l’absence des ministres ne signifiait pas une absence de délégations (10).
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