Ce texte écrit à quatre mains par deux officiers français et allemand de la 31e promotion de l'École de Guerre témoigne de leur visite de Verdun le 11 novembre dernier. Une ode à la paix et à la collaboration européenne en matière de défense.
Le 11 Novembre pour l’amitié franco-allemande (T 1552)
Le Commissaire principal (Marine) Axel Desrentes et le lieutenant-colonel (armée de l'air allemande) Conrad Gillmeier à la nécropole nationale de Fleury-devant-Douaumont le 11 novembre 2023.
« Nous nous sommes réconciliés, nous nous sommes compris, nous sommes devenus amis (1). »
Un officier russe et un officier ukrainien qui étudieraient sur les bancs de la même académie militaire nous paraîtrait totalement utopique aujourd’hui. Alors, quelle aurait été la réaction des états-majors allemand et français s’ils avaient imaginé, le 11 novembre 1918, que deux officiers de leurs armées respectives se retrouveraient, un jour, à étudier l’histoire à la même table et la stratégie militaire autour d’un même plan de bataille ? En 2023, c’est pourtant chaque jour le cas à l’École de Guerre (EdG). Terrible ironie du sort, car cette dernière fut fondée au lendemain et en réaction à la défaite de 1870 pour y préparer les officiers supérieurs français… aux combats de demain !
Les Foch et Joffre, les Hindenburg et Ludendorff auraient surement étouffé leur colère dans le collet trop serré de leurs vareuses chatoyantes, ou un rire contenu dans leur moustache taillée en pointes. Et pourtant, Conrad et moi sommes bien là, un peu plus d’un siècle plus tard ! Descendants d’ennemis jurés qui se livrèrent batailles, par effet de balancier, depuis Valmy jusqu’à la fin de la campagne du Rhin, de 1792 à mai 1945.
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