L’attaque du Hamas le 7 octobre a créé un véritable effet de sidération dans la société israélienne, car au-delà de l’aspect indicible des actes commis, celle-ci se pensait protégée par un mur inviolable, des services de renseignement de premier ordre, et une armée invincible. La chute a été rude, la surprise totale et les interrogations perdurent. Il en résulte une profonde perte de confiance dans l’équipe dirigeante qui ne sera pas sans conséquences.

Le signal a également été perçu par les ennemis d’Israël qui sont à l’affût de toutes les faiblesses du pays et des opportunités qu’elles offrent. Le positionnement immédiat de deux groupes aéronavals américains en Méditerranée orientale, complété par les moyens déployés en mer Rouge et près du détroit d’Ormuz, ainsi que par de multiples renforcements régionaux visait précisément à dissuader les opportunistes. Il semble que le message ait été reçu. En effet, les actions commises par le Hezbollah, les Houthis et certaines milices irakiennes et syriennes, la communication opérée par l’Iran et ses affidés, relèvent plus d’une stratégie de mobilisation des opinions publiques que de la volonté de s’engager frontalement. Le rapport de force actuel semble donc bien compris et les intérêts bien soupesés. Pour autant, l’équilibre reste très fragile.

Du côté israélien, la riposte opérée sous la direction du cabinet de guerre vise naturellement à défaire la menace et récupérer les otages. Elle est également taillée pour restaurer l’aura de l’outil de défense israélien, tant auprès de la population du pays que de ses ennemis et détracteurs. L’action opérée à Gaza et l’objectif d’éradication du Hamas, l’intensité des frappes, le choix du ciblage et la communication mise en place ont, bien entendu, vocation à répondre efficacement aux modes de combat asymétriques utilisés par le Hamas. Ils visent aussi à convaincre tous les acteurs régionaux que les failles apparues le 7 octobre n’étaient qu’un faux-semblant d’une supériorité militaire intacte. Les images de désolation qui proviennent de Gaza et l’ampleur des dégâts collatéraux sont l’une des conséquences de cet objectif et de cette détermination d’Israël.

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