Au premier semestre 2024, la Belgique prend la présidence du Conseil de l'Union européenne. Le professeur André Dumoulin fait le point sur les enjeux de cette présidence, notamment sur le dossier sécurité et défense.
Présidence belge du Conseil de l’UE : le dossier sécurité-défense (T 1566)
Pour la 13e fois, la Belgique va présider, pour un semestre, le Conseil de l’Union européenne, avant de céder la place à la Hongrie (1), quelque peu suspecte d’euroscepticisme. Les difficultés, tout comme le timing, vont être importantes. D’une part, la Belgique doit organiser ses élections fédérales et régionales le 9 juin prochain, et il reste peu de temps avant que les conciliabules, polarisation et tensions entre les partis (2) concentrent une grande partie du temps autour du printemps. Les élections européennes, d’autre part, vont avoir lieu en même temps. Dans tous les cas, la période pour tenter d’engranger des avancées dans le cadre de cette présidence sera courte. On l’estime à trois mois pour boucler les dossiers législatifs « sachant que la fenêtre d’opportunité pour conclure des compromis préalables aux votes des colégislateurs du Conseil et du Parlement européen deviendra progressivement plus étroitement en février-mars » (3).
Certes, le royaume est réputé pour travailler sur des compromis plus ou moins pertinents, parfois boiteux, qui permettent d’avancer. La formation des gouvernements de coalition (4) en Belgique favorisant cette posture, même si elle peut s’avérer complexe et insatisfaisante pour les uns ou pour les autres. En outre, le pays est historiquement particulièrement intégratif et fédératif dans le champ européen, petite taille oblige (5). Le sens du compromis reste bel et bien l’ADN de la Belgique.
Les six thématiques prioritaires choisies par la Belgique après négociations avec les entités fédérées (les différents niveaux de pouvoir régionaux et communautaires) sont :
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