L'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur les dernières actualités du Moyen-Orient, de la reprises de liens informels entre les États-Unis et la Syrie et les conséquences des élections municipales en Turquie, jusqu'à l'attaque directe de l'Iran contre Israël, survenue le 14 avril dernier.
Chroniques du Moyen-Orient – États-Unis–Syrie, élections municipales en Turquie et attaque de l’Iran contre Israël (T 1593)
L’après-guerre à Gaza, en Israël, au Liban, mais aussi… en Syrie. À l’heure où l’administration du président américain Joe Biden intensifie les contacts pour obtenir un cessez-le-feu entre l’État hébreu et le Hamas, Washington semble avoir une vision plus globale pour la région post-guerre. Dès lors, 13 ans après le début de la révolution syrienne, qui s’est transformée en guerre civile à la suite de la répression sanguinaire menée par le régime de Bachar el-Assad, la Syrie se retrouve de nouveau à la table des pourparlers.
Les négociations sur l’avenir de la Syrie ne peuvent pas être dissociées du rapprochement entre l’Iran (dont Assad est l’obligé) et les pays du Golfe. C’est d’ailleurs ce que reflète la visite du responsable de l’unité de coordination au sein du Hezbollah, Wafic Safa, aux Émirats arabes unis (EAU). Ce déplacement revêt plusieurs dimensions liées à l’Iran mais aussi à la Syrie, dont le Président a joué le médiateur entre Abou Dabi et Haret Hreik. Or, toute négociation des pays arabes et du Golfe avec le Hezbollah doit nécessairement prendre en compte les dimensions liées à la situation en Syrie, au Liban et au Yémen, en plus de la conjoncture à Gaza et de ses répercussions sur d’autres fronts. D’autant qu’en parallèle, les pourparlers entre l’Iran et les États-Unis se poursuivent et traitent de plusieurs questions régionales dont l’Irak, la Syrie, le Yémen et le Liban, en plus du nucléaire iranien.
Dans ce contexte, des sources diplomatiques concordantes révèlent le renouvellement des pourparlers entre le régime de Bachar el-Assad et les États-Unis. Selon de bonnes sources, les deux pays ont repris langue au début du mois de mars, lors d’une réunion qui s’est tenue dans le sultanat d’Oman. Il est à noter que de précédentes réunions ont eu lieu il y a environ un an, mais n’ont abouti à aucun résultat. Les Américains ont toutefois renouvelé leurs efforts et leurs contacts pour obtenir des percées qui pourraient être exploitées politiquement, notamment si l’administration Biden réussit à libérer le journaliste américain Austin Tice (disparu en Syrie depuis 2012).
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