Malgré l’annonce récente du déblocage de l’aide américaine, la situation sur le front ukrainien est difficile, tant le rapport de force est désormais au profit de la Russie. Il s’agit désormais pour Kiev de tenir face aux grignotages effectués sur le terrain par les forces russes, en privilégiant la défensive, s’appuyant sur des lignes de fortifications de campagne et en attendant l’arrivée des armements et munitions annoncés par les Alliés.
Éditorial - Ukraine : les semaines de tous les dangers (T 1597)
Caesar ukrainien
À mi-printemps et après plus de deux ans de guerre de haute intensité, la situation tactique s’est fortement dégradée pour l’Ukraine avec une ligne de front bousculée par les progressions russes et des frappes aériennes ciblant les infrastructures de transport et de production électrique, pratiquement jusqu’à la frontière Ouest avec la Pologne.
Globalement, le rapport de force dans le domaine des munitions d’artillerie est de 1 à 10 en faveur des Russes, traduisant le déséquilibre croissant des forces avec la difficulté pour Kiev de mobiliser davantage de soldats.
Certes, après des mois d’atermoiements, Washington a enfin tranché et la Chambre des Représentants – à majorité républicaine – a finalement donné son feu vert au package de 61 milliards de dollars pour Kiev dont plus d’une dizaine d’aide militaire directe. Il n’en demeure pas moins que de nombreux mois ont été perdus et donc mis à profit par Moscou pour grignoter du terrain. Bien sûr, les gains territoriaux sont faibles – estimés à environ 500 km2 (soit environ 5 fois la superficie de Paris ou celle du Territoire de Belfort). Il n’en demeure pas moins que la dynamique est du côté de Moscou et que les forces terrestres ukrainiennes sont passées en mode défensif, accélérant la construction de lignes de fortifications de campagne sur plusieurs centaines de kilomètres.
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