L’auteur qui s’y amuse relit les Essais de Montaigne et révèle l’homme de guerre. Leçons pour ceux d’aujourd’hui. (Seconde livraison d’une série de 3).
Le soldat Montaigne (II) (T 213)
Vertus de la bêtise. « La fermeté aux dangers (si fermeté il la faut appeler), le mépris de la mort, la patience aux infortunes, peuvent venir et se trouvent souvent aux hommes par faute de bien juger de tels accidents et ne les concevoir tels qu’ils sont. La faute d’appréhension et la bêtise contrefont ainsi parfois les effets vertueux (…) Un seigneur italien tenait une fois ce propos en ma présence, au désavantage de sa nation : Que la subtilité des Italiens et la vivacité de leurs conceptions étaient si grandes qu’ils prévoyaient les dangers et accidents qui leur pouvaient advenir de si loin qu’il ne fallait pas trouver étrange si on les voyait souvent à la guerre pourvoir à leur sûreté, voire (même) avant que d’avoir reconnu le péril. Que nous et les Espagnols, qui n’étions pas si fins, allions plus outre ». (II. 11).
Mais contre le miles gloriosus. « Il faut aller à la guerre pour son devoir (…) Il faut être vaillant pour soi-même ». (II. 16).
Contre la conscription. « Ces armées monstrueuses en nombre n’ont guère rien qui vaille. Suivant le dire de Cyrus en Xénophon, ce n’est pas le nombre des hommes ains (mais) le nombre des bons hommes qui fait l’avantage ». (II. 34).
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