Dans cette deuxième livraison d’une série de trois, l’auteur expose les mesures de défense actives et passives dont disposent les marins pour se protéger des pirates œuvrant au niveau de la Corne de l’Afrique.
Piraterie et contre-piraterie dans la Corne de l’Afrique au XXIe siècle (2/3) (T 427)
Depuis la recrudescence des actes de piraterie, le monde maritime a cherché à trouver une parade. Grâce à l’action du Bureau maritime international (BMI), un premier centre de suivi de situation de la piraterie (PRC) a été créé à Kuala Lumpur, en Malaisie, en octobre 1992. Le PRC et le BMI se sont progressivement chargés d’une fonction d’information, d’aide et de conseil, puis, en coopération avec d’autres organismes (1), ont répertorié les innovations qui se sont montrées efficaces contre la piraterie et les ont regroupées dans un guide des « meilleures pratiques » ou BMP.
Globalement, on distingue des mesures de prévention passives et actives. Les premières sont des moyens non violents, visant à rendre la tâche des pirates plus difficile ; les secondes visent à se défendre de leurs attaques, par des moyens légaux pouvant comprendre des dispositifs actifs et l’emploi d’armes adaptées.
Parmi les mesures passives, une première série vise à renseigner les autorités compétentes sur la position des navires : tous les bateaux croisant dans les eaux dangereuses sont incités à s’équiper d’un système de géo-localisation et d’alerte. Par exemple, le système ShipLoc, recommandé par le BMI et conçu par la firme française CLS, équipe aujourd’hui plus de 6 000 navires. Il consiste en un boîtier contenant un émetteur Argos qui assure la transmission de la position, du cap et de la vitesse du navire et équipé de boutons d’alerte transmettant un message indétectable sauf par ses destinataires. Une fois activée, la balise permet de guider les unités navales vers le lieu de l’attaque (cf. site dédié à ce système). De même, les équipages sont incités à s’inscrire sur les bases de données permettant aux marines de les aider en cas de besoin : pour la Corne de l’Afrique, il s’agit principalement du MSCHOA, de l’UKMTO (2) et des bases nationales des marines de guerre qui croisent dans la zone.
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