L’Initiative européenne amphibie est une plateforme réunissant cinq pays européens avec une capacité amphibie « intégrale », qui vise à améliorer l’interopérabilité et la doctrine dans ce domaine. Elle ne relève pourtant pas de l’Union européenne. Après 15 ans d’existence, la question de son élargissement se pose : est-il souhaitable voire indispensable ?
Billet – L’Initiative amphibie européenne : assaut ou rembarquement ? (T 524)

Vue d’artiste du JLSS Karel Doorman (source : Ministère de la Défense néerlandais)
Ticket – The European Amphibious Initiative: assault or re-embarkation?
The European Amphibious Initiative is a platform bringing together five European countries with an "integral" amphibious capability, which aims to improve interoperability and doctrine in this area. It does not come from the European Union. After 15 years of existence, the question of its enlargement arises: is it desirable or essential?
En 2014, la Marine néerlandaise mettra en service le Karel Doorman. La capacité de ce navire de 27 000 tonnes équivaut aux capacités du Dixmude (Bâtiment de projection et de commandement) et de la Meuse (pétrolier-ravitailleur) réunis. Il s’inscrit dans l’ambition nationale des Pays-Bas de soutenir les opérations terrestres grâce à la mise en œuvre d’unités amphibies. Pour concrétiser cette capacité pour l’Europe, indépendamment des États-Unis, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et l’Espagne ont lancé ensemble l’Initiative amphibie européenne (IAE). Près de quinze ans après sa création, son élargissement est envisagé afin de garantir son avenir. En revanche, une augmentation de l’échelle pourrait aller à l’encontre de son caractère pragmatique et productif ; ce souci est partagé, notamment par la France.
Faut-il relancer l’initiative ou l’abandonner ? Faut-il « l’assaut » ou « le rembarquement » ?
La coopération est une nécessité croissante pour les pays européens mais sa mise en œuvre est complexe sur le plan de la sécurité et de la défense. La situation politique a changé. L’Otan et l’UE se sont élargies. De nouvelles menaces pèsent et les circonstances économiques ont limité les budgets de défense dans les pays européens. Lors du Sommet européen de décembre 2013, les dirigeants ont formulé plusieurs objectifs en vue d’une défense européenne visible et puissante. Une première étape en ce sens consiste généralement à intégrer des capacités existantes, comme cela a par exemple été le cas avec l’Eurocorps et EUROMARFOR. Est-ce là l’avenir de l’IAE ? Devrait-elle être placée sous l’égide de l’UE ?
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