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Fin de l’opération Barkhane : la Russie va-t-elle remplacer la France au Mali ?
Réflexion sur le futur de l’influence russe au Mali à l’aune du cas centrafricain (T 1356)
Avec la fin annoncée de l’opération Barkhane et les négociations en cours entre la junte malienne et le groupe Wagner, la Russie s’engagera-t-elle au Mali ? Afin de comprendre les facteurs pouvant conduire à une intervention russe dans ce pays, cet article propose une comparaison du cas malien avec le cas centrafricain, principal laboratoire de la projection russe en Afrique subsaharienne, tant dans les domaines militaire que politique ou informationnel.
Espace de convoitise, de rivalité, d’affrontement, mais aussi de coopération et d’échange, la Méditerranée orientale se présente comme une unité géographique tissée de paradoxes. La pandémie de coronavirus, qui l’a durement touchée, en a révélé les fragilités. Loin de se résumer à une division entre « démocraties au Nord » et « autoritarismes au Sud », le paysage politique régional, très varié, a fait de la zone un laboratoire des réponses politiques à la Covid-19 qu’a étudié Maëlle Panza. Démocraties, régimes hybrides ou régimes autoritaires : tous ont fait usage d’outils d’administration (contrôle physique des populations, désinformation) contraignant fortement les libertés individuelles. L’usage de ces outils a renforcé des tendances préexistantes : enracinement de l’autoritarisme en Libye, en Égypte et en Syrie, accélération du tournant populiste en Turquie, délitement démocratique en Israël, au Liban et à Chypre. Seule la Grèce semble faire figure d’exception, incarnant une « démocratie d’autorité » qui ne repose pas sur un compromis utilitaire entre économie et santé, mais privilégie la transparence et la coopération avec les citoyens. Claire Mabille met en avant un autre aspect des effets de la pandémie par l’intermédiaire de l’étude de l’évolution des flux migratoires qui sculptent la région. Expatriés, demandeurs d’asile et réfugiés se sont trouvés en première ligne face au coronavirus, vivant souvent dans des conditions précaires et n’étant que peu, voire pas, protégés par les systèmes de santé de leurs pays d’accueil. La fermeture des frontières a rendu la migration plus ardue : les travailleurs étrangers ont dû être rapatriés et la route de Méditerranée orientale est devenue plus difficile d’accès. Derrière ces conséquences sanitaires et physiques se dessinent des conséquences politiques et économiques. L’argent que les expatriés envoient à leur famille représente une part non négligeable du PIB de pays comme l’Égypte, le Liban ou la Jordanie, et la diminution de ces transferts pourrait durement affecter les économies nationales. Par ailleurs, l’exemple de la Grèce montre que la crise sanitaire a été exploitée pour durcir les politiques migratoires tout en se soustrayant au regard du droit international. Lire la suite
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