Chasseur de mines : retrait de l’Eridan et essai d’un prototype
Le Chasseur de mine tripartite (CMT) Eridan (51,5 m) a été retiré du service cet été après 34 ans de vie opérationnelle. Tête de série du programme, il avait été mis sur cale en 1977 à Lorient et admis au service en 1984. Les CMT ont constitué un programme très innovant conduit entre la France (10 bâtiments), la Belgique (10) et les Pays-Bas (15) : la première s’occupant de l’équipement, la deuxième de l’électronique et le troisème de la propulsion. Le modèle a été également adopté par l’Indonésie (2 construits aux Pays-Bas), le Pakistan (3) et la Bulgarie (2 rachetés aux Belges).
La durée de vie initiale avait été fixée à 25 ans puis prolongée à 30 ans. La coque est en Composé verre résine (CVR) – amagnétique, ce matériau présente aussi l’avantage d’avoir un très bon rapport poid/résistance aux explosions. Les CMT disposent de drones sous-marins du type PAP 104 (Poisson autopropulsé, ci-contre) télécommandés par fil pour déposer des charges explosives. 2 CMT avaient été désarmés en 2009 et 2010 pour répondre aux déflations imposées à la Marine.
Avec le désarmement de l’Eridan, dont la ville marraine était le Pecq-sur-Seine (Yvelines), c’est le début de la fin de cette classe alors que la LPM 2019-2025 prévoit son remplacement par le Système de lutte antimines du futur (SLAMF), dont la définition est en cours. Il devrait entrer en service entre 2022 et 2030. Basé sur l’emploi de drones pour réduire les risques pour les plongeurs-démineurs, le SLAMF prévoit des bâtiments bases avec des vedettes télécommandées (USV, Unamed Surface Véhicule) dont un prototype franco-anglais (Thales/ASV) est en cours d’essais à Brest depuis cet été. Cette vedette mesure 11,50 m et met en œuvre un sonar remorqué. 2019 permettra de poursuivre les études de conception du SLAMF.
Publié le 07 septembre 2018
Jérôme Pellistrandi