Lancement du satellite CSO-1
Après un report de 24 heures dû aux mauvaises conditions météo, une fusée Soyouz a mis en orbite le premier satellite de la Composante spatiale optique (CSO) du programme MUSIS (Multinational Space-based Imaging System) le mercredi 19 décembre 2018. Ce 20e tir du lanceur russe depuis le Centre spatial guyanais a marqué le début du renouvellement de l’ensemble des capacités spatiales de la Défense.
CSO-1 qui est sur une orbite géosynchrone à 800 km d’altitude sera suivi de CSO-2 à la mi 2021 puis de CS0-3 fin 2021. La ministre de la Défense Florence Parly a confirmé lors de son intervention à l’issue du tir de mercredi que CSO-3 serait lancé par une fusée Ariane 6 en cours de développement.
L’effort français – ouvert à la coopération européenne – verra le lancement de 3 satellites Ceres (Capacité d'écoute et de renseignement électromagnétique spatiale) à la mi-2020 qui serviront à l’écoute spatiale militaire. Enfin, une quatrième génération de satellites de télécommunications militaires, Syracuse 4, sera mise en orbite en 2020 et 2021, un troisième satellite étant commandé pour 2030.
CSO-1 va apporter de nouvelles capacités sans équivalent dans le domaine de l’observation optique avec une précision et une agilité accrues. Son contrôle autonome de vol lui conférera une aptitude augmentée pour les activités de maintien à poste. La durée de vie minimum des CSO est de 10 ans. Ils succéderont aux deux satellites Helios 2 qui ont été mis en orbite il y a 14 et 9 ans et qui fonctionnent toujours avec efficacité.
Début 2019, un plan stratégique spatial sera présenté en considérant que l’ensemble de nos activités opérationnelles passe désormais par la maîtrise de l’Espace. À cet égard, la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 prévoit d’investir 3,6 milliards d’euros pour conforter ces capacités spatiales avec d’une part les satellites, leurs composantes sol mais aussi les moyens de surveillance de l’Espace avec les radars Graves (Grand réseau adapté à la veille spatiale) en 2004 et Satam (Système d’acquisition et de trajectographie des avions et des munitions) en 2003 qui seront modernisés.
L’ensemble de cette politique spatiale s’inscrit dans une démarche européenne, permettant ainsi de renforcer notre autonomie stratégique.
Publié le 21 décembre 2018
Jérôme Pellistrandi