Marine nationale : le renouvellement de la flotte logistique –
New Logistic Support Ships (LSS) for the French Navy
New Logistic Support Ships (LSS) for the French Navy
Le programme Flotlog (Flotte logistique) destiné à remplacer les Bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) était attendu depuis des années. La Marine nationale met encore en œuvre 3 BCR de la classe Durance : la Durance – vendue à l’Argentine en 1999 – a été admis au service actif en 1977, tandis que la Meuse (1980) a été désarmée en 2015 ; reste le Var (1983), la Marne (1987) et la Somme (1990). Ces navires pétroliers sont à simple coque et accusent leur âge malgré les ATM (arrêts techniques majeurs) effectués. En 2008, il avait été décidé de les prolonger au delà de 2020.
La Direction générale de l’armement (DGA), via l’Occar (Organisation conjointe de coopération en matière d'armement qui regroupe la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Belgique et l’Espagne), a notifié le 30 janvier 2019 la commande des 4 Bâtiments ravitailleurs de force (BRF) à Naval Group et aux Chantiers de l’Atlantique, Thales étant également impliqué. Le design retenu est celui développé pour la marine italienne par Fincantieri avec le Vulcano qui a été lancé le 22 juin 2018 et sera livré en 2020 (un incendie l’a endommagé), tête de série qui doit être prolongée par 3 autres LSS (Logistic Support Ship)
Les BRF français seront plus volumineux (194 m x 27, contre 192,2 x 24 pour le Vulcano). Ils auront une vitesse de 20 nœuds, avec un déplacement de 31 000 tonnes (18 000 pour la classe Durance) et une autonomie de 15 000 km. Ils pourront ainsi transporter 13 000 m3 de carburant et 1 500 tonnes de fret. La puissance développée sera de 24 MW. Les BRF seront armés par un équipage de 136 marins et pourront héberger 60 passagers. Ils disposeront de 4 portiques de ravitaillement, permettant ainsi de traiter 2 bateaux simultanément. La passerelle à 360° optimisera la conduite du navire et les opéra-tions. Avec leur plateforme arrière, les BCR pourront déployer un hélicoptère et des drones. Ils seront armés de canons de 40 mm.
Le coût du programme est fixé à 1,7 milliard d’euro. La construction se fera à Saint-Nazaire avec une sous-traitance de la coque avant à Fincantieri. Pour les Chantiers de l’Atlantique, cela permettra de refaire des navires militaires, les derniers ayant été les Bâtiments de projection et de commandement (BPC) commandés en 2011 par la Russie puis transférés à l’Égypte en 2016.
La livraison des navires est prévue entre la fin 2022 et début 2029. Les BRF vont apporter de nouvelles capacités stratégiques à la Marine. En ayant commandé 4 navires au lieu de 3 + 1, l’architecture industrielle va pouvoir être optimisée tandis que Saint-Nazaire va remettre à niveau ses compétences sur des bateaux « gris » en attendant le chantier du futur porte-avions durant la décennie 2030.
Publié le 12 février 2019
Jérôme Pellistrandi