Vers le prolongement des patrouilleurs P400 – Prolongation of P400 overseas
La modernisation des moyens de la Marine nationale en outre-mer est une priorité clairement demandée en raison du vieillissement des moyens qui y été affectés. Le retrait des Bâtiments de transport léger ou Batral est effectif depuis 2017 et les patrouilleurs P400 entrés en service entre 1986 et 1988 ne sont plus que 2 basés en Nouvelle-Calédonie : la série de 10 a entamé sa fin de carrière à partir de 2009.
Le programme Batsimar a été pendant longtemps un vrai serpent de mer et reculé de manière régulière, sans aboutir à une vision claire, entre le remplacement de navires dans des zones de faible conflictualité mais de souveraineté pour la France ou des zones à risque comme le golfe de Guinée. Il fallait remplacer une gamme de navire allant du patrouilleur type P400 aux avisos A69 reclassés en Patrouilleurs de haute mer.
Le choix a été fait de dissocier et le programme Patrouilleurs d’outre-mer (POM) doit répondre à nos besoins outre-mer. Celui-ci a été lancé à l’été 2018 vers différents constructeurs : il prévoit des bâtiments d’une longueur de 70 m, d’un tirant d’eau de 3,8 m avec la mise en œuvre d’un drone de 700 kg et armé par 35 marins. Le POM sera donc plus grand que les actuels P400 (54,80 m et 2,54 m de tirant d’eau, équipage) et sera donc plus puissant.
Un cas particulier a été la Guyane où les 2 P400 La Gracieuse et La Capricieuse ont été remplacés par 2 Patrouilleurs légers guyanais ou PLG (cf. Tribune n° 862, 24 janvier 2017) admis au service actif en 2017 et conçus spécifiquement pour cette région. Suite à l’ouragan Irma, un troisième PLG, la Combattante, est en cours d’achèvement et rejoindra la Guyane.
En attendant l’arrivée des POM, il a été prévu de prolonger les 2 P400 stationnés en Nouvelle-Calédonie, La Glorieuse et La Moqueuse. Ce territoire a reçu en 2017 le premier Bâtiment de soutien outre-mer (BSAOM), le D’Entrecasteaux, qui apporte une vrai plus-value opérationnelle.
Pour compléter le dispositif naval outre-mer, il faut rappeler la récente commande des EDA-S (cf. Brève du 5 février 2019) avec 14 unités dont 6 destinés à l’outre-mer qui viendront ainsi combler un vide capacitaire depuis le retrait des Batral.
Publié le 02 avril 2019
Jérôme Pellistrandi