Incendie à bord du porte-aéronefs turc L408 Anadolu -
Turkish first aircraft carrier on fire
Turkish first aircraft carrier on fire
Le premier porte-aéronefs turc en cours de construction, le L408 Anadolu (« Anatolie »), a subi un incendie sur son chantier naval de Tuzla, dans la banlieue d’Istanbul. Le feu s’est déclenché dans les compartiments avant mais a été vite maîtrisé.
Ce projet a démarré en 2013 lorsque le design espagnol proposé par Navantia a été retenu. Il est dérivé du type BPE Juan Carlos de la marine espagnole (entré en service en 2010) et de la classe Canberra de la marine royale australienne (HMAS Canberra et HMAS Adelaide, ci-contre). Le contrat a été signé en septembre 2015 et la construction a démarré le 30 avril 2016. La quille a été posée en février 2018. Initialement, le navire devait être lancé cette année et sa mise en service prévue pour 2021. Il est vraisemblable que l’incendie retarde de quelques mois ce calendrier.
Le bâtiment aura un déplacement de 28 000 tonnes pour une longueur de 225 m (contre 16 500 tonnes et 189 m pour les porte-hélicoptères d’assaut – PHA, ex-BPC – classe Mistral). Il dispose d’un radier amphibie permettant de mettre en œuvre jusqu’à 4 LCM (chaland de transport de matériel), de locaux hospitaliers et d’une capacité aéronautique pouvant atteindre 12 avions du type F-35B Lightning II. Ankara souhaite effectivement doter son LHD de F-35 afin de passer d’un porte-hélicoptères d’assaut à un véritable porte-aéronefs. Il sera le plus gros bâtiment de combat de la marine turque.
Toutefois la décision d’acquérir le système sol-air russe S-400 a fortement déplu à Washington d’où l’annonce début avril de la suspension de la livraison des F-35A commandés à 100 exemplaires par Ankara, qui est partenaire du programme.
Pour l’armement de ce porte-aéronefs avec des avions, il n’y a pas d’alternative au F-35B, les Harrier AV-8B étant en fin de vie même si le Marine Corps américain a décidé de les prolonger jusqu’en 2028.
Cet incendie intervient donc à un moment délicat pour Ankara qui envisage toujours de se doter d’un vrai porte-avions d’ici 2032.
Publié le 02 mai 2019
Jérôme Pellistrandi