Londres met la pression sur l’Iran en envoyant un SNA - UK sending an SNN to pressure Iran
Londres vient de décider l’envoi dans le Golfe d’un de ses sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) de la classe Astute. Cette décision a été prise alors que la crise gronde entre la Grande-Bretagne et l’Iran.
Début juillet, il y a eu l’arraisonnement d‘un navire iranien, au large de Gibraltar (en territoire britannique) ; il est soupçonné de transporter illégalement des hydrocarbures vers la Syrie. Mais la tension est encore montée d’un cran la semaine dernière dans le détroit d’Ormuz après la capture d’un pétrolier sous pavillon britannique, le Stena Impero, avec 23 membres d’équipage. Le navire est actuellement au mouillage à l’entrée du port iranien de Bandar Abbas.
Geste très politique, la décision de Londres démontre l’intérêt du SNA dans ce type de crise. Certes, la récupération par la force du pétrolier semble peu probable. Mais l’annonce de cette mission permet à la Grande-Bretagne d’augmenter la pression sur Téhéran, d’autant plus que ce type de SNA va permettre d’accroître la collecte de renseignements sur les opérations conduites par les Iraniens.
Le SNA rejoindra deux frégates britanniques déjà sur zone. La frégate HMS Montrose, de type 23, a enregistré les échanges radio au moment de la saisie du Stena Impero. La frégate HMS Duncan, de type 45, doit la rejoindre tandis que la HMS Kent est prévue pour partir dans le Golfe à la fin août. À cela s’ajoute l’armada américaine qui collecte elle-même beaucoup d’informations.
Les SNA de la classe Astute constituent la dernière génération de SNA britannique avec sept bâtiments prévus. Actuellement, trois SNA sont opérationnels dont le HMS Astute, tête de série.
Celui-ci est entré en service en 2010, avec une construction et une mise au point laborieuses, émaillées de plusieurs incidents.
Cette série a un déplacement en plongée de 7 400 tonnes (5 300 tonnes pour le Suffren). Chaque SNA dispose de six tubes (quatre sur le Suffren) permettant de mettre en œuvre jusqu’à 38 armes se répartissant en torpilles, mais aussi en missiles de croisière de type Tomahawk ayant une portée de 1 600 km. Ils peuvent mettre en œuvre de nombreux moyens d’acquisition ainsi qu’un caisson pour la mise en œuvre de nageurs de combat.
Le dernier de la série portera le nom de HMS Agincourt.
Publié le 22 juillet 2019
Jérôme Pellistrandi