Covid-19 : les BSAOM dans l’opération Résilience
BSAOM Champlain (© Marine nationale)
Pour remplacer les vieux patrouilleurs P400 (cf. Brève du 2 avril 2019) et les Bâtiment de transport léger ou Batral (1974-2017), la Marine nationale déploie 4 Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM), appelés précédemment B2M (Bâtiments multi-missions). Ces navires ont été construits de 2015 à 2018, à Concarneau par Kership, une joint-venture regroupant Piriou et Naval Group.
La polyvalence des BSAOM a été prévue dès leur conception, en s’inspirant des bâtiments de soutien (supply ships) utilisés dans l’offshore. Ils ont une longueur de 65 m pour un déplacement de 2 300 tonnes. La plage arrière permet d’entreposer du fret comme des containers ou des véhicules. Les BSAOM n’ont pas de capacités amphibies comme les anciens Batral. Ils mettent cependant en œuvre plusieurs embarcations dont une Embarcation de servitude (EMBSV), un chaland de 9 m. Les manutentions depuis les BSAOM sont facilitées par une grue latérale capable de soulever une charge de 10 tonnes à 17 m (voir photo).
Dans le cadre de l’opération Résilience, le BSAOM Champlain (ASA en juillet 2017) a quitté La Réunion pour rejoindre Mayotte (à plus de 1 400 km de distance) afin de transporter notamment une citerne mobile d’oxygène liquide de 20 000 litres, 1 000 litres d’alcool pur destiné à être transformé en gel hydroalcoolique et des équipements sanitaires destinés à l’unique Centre hospitalier du département situé à Mamoudzou sur l’île de Grand-Terre. Le Champlain va retrouver le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral arrivé depuis la semaine dernière à Mayotte pour aider au soutien logistique des Mahorais.
Dans les Antilles, le Dumont d’Urville, réceptionné par la Marine en 2019 et basé à Fort-de-France (Martinique), a assuré le transfert de 15 gendarmes et 2 véhicules vers l’île de Saint-Martin (à plus de 400 km de distance), là encore pour renforcer le dispositif de sécurité dans le cadre de la montée en puissance de l’Opération Résilience.
Les BSAOM ont très vite démontré leur efficacité dans un contexte opérationnel dans lequel les menaces restent limitées. Ils seront rejoints à partir de 2021 par les Engins de débarquement amphibie standard (EDAS) conçus par CNIM et en cours de construction par Socarenam à Saint-Malo (cf. Brève du 5 février 2019). Les EDAS remplaceront les actuels chalands de transport de débarquement (LCM-CTM) équipant les PHA. ♦
Publié le 07 avril 2020
Jérôme Pellistrandi