Coronavirus : 1 081 cas positifs sur le groupe aéronaval du Charles-de-Gaulle
Les marins du « Charles-de-Gaulle » ont été placés en confinement strict pendant 14 jours. Photo : Ministère des Armées
La ministre des Armées, Florence Parly, a indiqué vendredi 17 avril devant la Commission de défense de l’Assemblée nationale, qu'au moins 1 081 marins du groupe aéronaval (GAN) du Charles-de-Gaulle ont été testés positifs au covid-19. Parmi eux, 545 présentent des symptômes, 24 sont hospitalisés à Toulon dont 1 en réanimation.
Le bilan pourrait s’alourdir puisque plusieurs centaines de tests (sur 2 010 au total) n’ont pas encore livré leur résultat. Le précédent bilan, annoncé mercredi 15 avril, faisait état de 668 cas positifs.
Après être revenus à Toulon plus tôt que prévu (le 12 avril au lieu du 24), les équipages du porte-avions et de la frégate Chevalier Paul – qui l’escortait lors de ses missions – ont été placés en confinement en enceinte militaire pendant 14 jours. Le GAN était parti en mission en janvier, d’abord en Méditerranée orientale, puis dans l’Atlantique.
Le porte-avions subit actuellement une opération de décontamination, effectuée par une équipe du 2e Régiment des dragons de Fontevraud-l’Abbaye (Maine-et-Loire). Près d’un tiers du chantier a été effectué. Un retour à la mer du bâtiment est envisageable à partir du mois de juin.
Florence Parly n’a mentionné aucune opération similaire pour les navires qui ont accompagné le porte-avions – outre la frégate Chevalier Paul, la frégate anti-sous-marine La Motte-Picquet et le bâtiment ravitailleur Somme (dont soixante membres de l’équipage ont été placés par précaution en confinement spécial au Centre d'instruction naval de Brest).
Deux enquêtes, épidémiologique (menée par le SSA) et de commandement (ouverte par le Chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck), doivent faire toute la lumière sur les événements, notamment pour retracer les étapes de la propagation du virus et pour analyser la réponse des autorités.
Florence Parly a affirmé que « plusieurs hypothèses sont à l’étude » concernant l’origine de l’épidémie, notamment l’escale du porte-avion à Brest, entre les 13 et 16 mars, maintenue par le commandement opérationnel de la Marine nationale, alors que le territoire français n’était pas encore placé en confinement. Si la venue des familles à bord du Charles-de-Gaulle avait été annulée, les marins avaient pu aller voir leurs proches à terre, a rappelé la ministre.
« Il a été dit que le pacha du porte-avions avait souhaité interrompre la mission du groupe aéronaval lors de l’escale de Brest. Cette rumeur est fausse, d’ailleurs le commandant a confirmé que ce n’était pas le cas », a ajouté la ministre. Cette dernière a ainsi répondu à l’allégation d’un marin (resté anonyme) testé positif, selon qui le ministère des Armées aurait refusé l’arrêt de la mission alors que des premiers cas suspects étaient apparus. Florence Parly, qui dit n’avoir été au courant d’une possible contamination qu’à partir du 7 avril, a par ailleurs précisé qu’on ne savait pas, pour l’heure, si le virus était déjà à bord avant l’escale.
Les conclusions des deux enquêtes seront rendues publiques. Des premiers éléments sont attendus d’ici deux semaines.
Publié le 17 avril 2020
Antoine Aubert