Tour de France 2022 : 18e étape – 21 juillet – Lourdes-Hautacam : Repère pour les châteaux et les maquis
Vue de la basilique depuis le château de Lourdes (© Père Igor / Wikimedia commons)
Pour cette dernière étape pyrénéenne, les participants s’élanceront de Lourdes. Depuis l’époque romaine et la conquête de la Gaule, Lourdes dispose d’un palais. Au fil des siècles ce dernier fut transformé. Véritable forteresse au Moyen-Âge, il devint une place forte durant l’époque moderne. En 1590, sous le règne d’Henri IV, la forteresse se transforma en domaine royal. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le château devint une prison, il fut ainsi surnommé la « Bastille des Pyrénées ». Le roi y enferma ses opposants. Pour autant, son rôle de place forte ne fut pas abandonné. Une garnison y stationna afin d’assurer la protection et la défense du territoire.
En 1685, Vauban proposa des améliorations, mais ces dernières n’ont été que partiellement réalisées. En 1889, le Génie militaire développa le système de défense du château. Jusqu’à cette période, le château fut alternativement place forte et prison d’État. On trouve également à Lourdes l’hospitalité Notre-Dame des Armées. Son objectif est de permettre aux personnes malades, blessées ou handicapées de la communauté militaire et du ministère des Armées de participer au pèlerinage militaire international et aux pèlerinages de Lourdes en général. En outre, en 1956, fut créée la confrérie Notre-Dame des Armées par le Cardinal Feltin, vicaire des armées françaises, et le général Mollard, afin de rassembler les personnes se dévouant au service des pèlerins militaires blessés, malades ou handicapés.
Les étapes pyrénéennes riment forcément avec Résistance. Le maquis de Pédéhourat fut l’un des maquis les plus importants des Pyrénées-Atlantiques, traversées par le peloton. Il s’agissait de foyers de résistance républicaine espagnole pendant l’occupation allemande dans les montagnes du Béarn.
L’histoire des guérilleros du Béarn s’enracina dans « la petite Espagne » constituée à Pau dès les années 1920. Toutefois, ils commencèrent à s’organiser en 1940 en instaurant notamment la 226e brigade de la Main-d’œuvre immigrée, supervisée par Félix Burguete. Lors de la venue du maréchal Pétain à Pau, le 20 avril 1941, ils recouvrirent les murs de la ville de slogans virulents à son égard. Ils prêtèrent également main-forte aux Francs-tireurs et partisans (FTP) français. Cependant, le 17 juillet 1944 à Buziet, les troupes allemandes ouvrèrent le feu de la maison Anglade, qui abritait le poste de commandement aux guérilleros. Cette répression fit une quinzaine de victimes. ♦
Carte de la 18e étape du Tour de France (© ASO)
Publié le 21 juillet 2022
Jérôme Pellistrandi, Marie Toiron