Tour de France 2023 - Anecdotes historiques et militaires – 4e étape – 4 juillet – Dax / Nogaro : Entre ciel et terre
Carte du parcours de la 4e étape du Tour de France (© ASO)
Située dans les Landes, cette commune connue pour sa tauromachie (Feria de Dax) et son amour du rugby, est également un haut lieu de l’aviation de l’armée française. Le 1er avril 1957 naissait l’École de spécialisation de l’aviation légère de l’Armée de terre (ES-Alat) à Dax, comprenant à l’origine un escadron d’avions et un escadron d’hélicoptères. Dès 1963, à l’issue du conflit algérien, l’instruction était divisée en deux branches, avec la formation initiale à Dax, et la formation combat dans l’école d’application située à Cannet des Maures en Provence. Mais en 1995, après une phase d’expérimentation d’un an, les deux écoles (l’ES-Alat et l’EA-Alat) fusionnent en une seule école d’application : l’EA-Alat. Ainsi, la base école général Navelet de Dax et la base école général Lejay du Cannet des Maures sont alors rassemblées sous un commandement unique. En 2000, sa vocation interarmées s’est vue confirmée par sa reconnaissance comme « l’école interministérielle et interarmée du pilotage de base ». C’est pourquoi aujourd’hui, les élèves pilotes des trois armées et de la gendarmerie effectuent leur formation initiale à Dax, avant de terminer leur cursus dans leurs armées respectives. En novembre 2006, conséquence de la fermeture de l’école de pilotes de l’armée belge, l’EA-Alat de Dax a accueilli les premiers élèves pilotes belges, au sein de la nouvelle brigade franco-belge. Renommée depuis août 2009, elle s’appelle désormais l’école de l’aviation légère de l’armée de terre (EAlat).
Par sa formation complète de 5 mois de formation au sol, puis 4 mois de formation vol, elle est aujourd’hui la maison mère des pilotes d’hélicoptères militaires et est reconnue au niveau européen pour la qualité de sa formation et pour sa modernité (à la fois au niveau des appareils que de l’entretien). Elle est composée de quatre détachements interarmées. Le Détachement École Aéronautique Navale de Dax (DEAN) : Intégré à l’école dès 1964, il est composé d’élèves pilotes marins effectuant la première partie de leur formation sur la base. Une fois brevetés, ils rejoignent l’école de spécialisation sur hélicoptères embarqués de Lanvéoc-Poulmic. La Section Air École (SAE) : apparue à Dax en 1995, elle permet aux élèves pilotes de l’armée de l’air d’effectuer la formation initiale suivie. S’en suit ensuite un stage de spécialisation au Centre d’instruction des équipages d’hélicoptères de la base aérienne de Metz.
Le détachement de gendarmerie : présent sur base depuis 1965, il fournit à la base école des moniteurs et des mécaniciens, renforçant ainsi la coopération interarmées. Une fois brevetés, les stagiaires gendarmes reçoivent une formation complémentaire à Villacoublay. Le détachement belge : depuis septembre 2005, une brigade franco-belge est chargée de former les élèves pilotes belges. Les premiers stagiaires pilotes ont été brevetés en octobre 2006. À terme, cette brigade pourrait s’ouvrir à l’international si des accords sont établis avec d’éventuelles nations intéressées.
Par sa réactivité, son aptitude à la concentration et à la réversibilité, l’Alat est une référence en matière d’aéromobilité au plan national, en Europe et au plan international (Allemagne, Espagne, Australie) ainsi qu’en opérations extérieures, où depuis plus de 25 ans elle a été engagée (Kosovo, Tchad, Côte-d’Ivoire et Congo). La réactivité des unités aéromobiles et la portée de leurs actions permettent à l’Alat d’affirmer sa capacité à intervenir au profit des autres composantes sur le théâtre d’opérations.
C’est ainsi que les coureurs parcourront, jusqu’à Nogaro, le théâtre d’entraînement de l’aviation légère de l’armée de Terre. ♦
Publié le 03 juillet 2023