Tour de France 2023 – 8e étape – 8 juillet – Libourne / Limoges
Caserne Beaupuy (© Louis Dumonteil)
Si Libourne n’est plus une ville militaire, elle l’a été longtemps et son patrimoine exceptionnel est devenu un enjeu politique local. Entre 1766 et 1820, un ensemble monumental de caserne y a été construit dans le plus pur style classique du XVIIIe siècle. Sur 6,7 hectares, les bâtiments ont longtemps abrité l’école du personnel réserviste du Service de santé des armées (SSA). Des milliers de médecins du contingent, pharmaciens et vétérinaires y ont été formés, jusqu’à la suspension de la conscription. Le SSA abandonna les lieux qui furent temporairement transformés en école de gendarmerie avant sa fermeture en 2009 et depuis, les projets immobiliers se succèdent sans pour autant se concrétiser au risque de transformer un magnifique ensemble architectural en une friche en ruine. Le général de Monsabert (1887-1981), héros de la Campagne d’Italie en 1943-1944, Compagnon de la Libération, était originaire de Libourne et une promotion de Saint-Cyr porte son nom (1982-1985).
En 1914, Limoges est la ville de casernement des 63e et 263e régiments d’infanterie. Après les premiers revers militaires de la France au début de la Grande Guerre, Joseph Joffre estime que de nombreux officiers font preuve d'incompétence ou d'apathie. C’est ainsi qu’il décide, par le télégramme du 15 août 1914, de les écarter du front et les assigne à résidence dans la 12e région militaire, dont la capitale est Limoges. Un nouveau terme apparaît : le limogeage. Les premiers limogeages sont les conséquences des toutes les premières défaites françaises en Haut-Alsace les 10 et 11 août 1914 (bataille de Mulhouse), en Lorraine (combat de Lagarde), les généraux responsables de l'échec sont relevés de leur commandement et « mis à la disposition du ministre ». À la suite des défaites françaises lors de la bataille des Frontières (bataille de Sarrebourg, de Morhange, des Ardennes et de Charleroi) du 21 au 23 août 1914, Messimy, ministre de la Guerre, ordonne le 24 août de relever de leur commandement les généraux défaillants et de les renvoyer à l'arrière.
Sous l’Ancien Régime, Limoges reçoit régulièrement des régiments de cavalerie en garnison, la région étant agricole et réputée pour pouvoir accueillir de nombreux chevaux.
Sous la révolution, les biens nationaux des couvents sont confisqués, et transformés en caserne. Apparaissent alors le quartier de cavalerie du Séminaire (1812), et la caserne de la Providence (1833). Le passage de l’armée de métier à une armée de conscription exige des casernes supplémentaires. L’ancien monastère des Bénédictins est transformé en caserne. Puis sont construits des quartiers pour le 20e dragons, pour le 21e régiment de chasseurs, pour le 12e escadron du train
Durant la Première Guerre mondiale, les services du 1er corps d’armée, normalement basés à Lille, alors occupée par l'armée allemande, sont installés à Limoges. À partir de 1917, il s'y ajoute une des bases arrière de l'armée américaine (à la caserne Beaupuy, notamment). À ce moment, la garnison de Limoges atteignit 10 000 hommes.
Aujourd’hui, Limoges héberge le service des archives médicales et hospitalières des armées. ♦
Carte du parcours de la 8e étape du Tour de France 2023 (© ASO)
Publié le 08 juillet 2023