Tour de France 2023 – 15e étape – 16 juillet – Les Gets / Saint-Gervais Mont-Blanc
Carte du parcours de la 15e étape du Tour de France (© ASO)
Au départ des Gets, les coureurs se dirigeront vers Saint-Gervais, lieu de passage vers le Mont-Blanc.
Rattaché au canton du Mont-Blanc, avec Chamonix-Mont-Blanc, Saint-Gervais est souvent le théâtre de sauvetage du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM). Ces derniers ainsi que les pelotons de gendarmerie de montagne (PGM) sont des unités de la gendarmerie spécialisés dans le secours aux victimes en montagne. Les PGHM ont été créés à la suite d’un tragique accident survenu le 22 décembre 1956. Deux jeunes hommes, un Parisien et un Belge, entreprirent l’ascension hivernale du Mont-Blanc. La météo se dégrada rapidement et les deux jeunes se retrouvèrent bloqués sur un sérac, au milieu d’une tempête. Ils furent suivis à la jumelle depuis le sommet et à la longue-vue depuis Chamonix. Leur calvaire de cinq jours fut suivi par près de 200 journalistes, français et belges. Les professionnels de la montagne déclarèrent ne pas vouloir risquer leur vie pour des « inconscients ». Finalement, un hélicoptère de l’armée française, avec quatre membres d’équipage, tenta de sauver les deux alpinistes, mais s’écrasa dans le massif.
Le commandant Le Gall qui dirigeait les opérations décida alors de sauver en priorité l’équipage de sauvetage. En raison du mauvais temps et des importants moyens militaires envoyés en Algérie, les autorités décidèrent, le 3 janvier 1957, d’abandonner les secours. Ce ne fut finalement que le 20 mars 1957 que les deux corps sans vie des alpinistes furent découverts.
En 1958, les autorités déclarèrent la création d’unités spécialisées pour l’assistance et le secours aux victimes en montagne. Le premier de ces centres est installé à Chamonix.
Ces pelotons sont composés de gendarmes formés au Centre national d’instruction au ski et à l’alpinisme de la gendarmerie (CNISAG) implanté à Chamonix. Les PGHM sont implantés dans les massifs alpins et pyrénéens, ainsi qu’en Corse et à la Réunion. Les PGM sont situés dans les Vosges, le Jura et le Massif central.
L’action de la gendarmerie en montagne ne se limite pas à un rôle de sauvetage. Elle y assure aussi des missions de police administrative veillant au respect des réglementations, des missions de police judiciaire, lors d’un accident ayant entraîné une atteinte corporelle ou la mise en cause d’un professionnel de la montagne. Elle assure également des missions militaires, de renseignement, de présence et d’intervention.
Le Canton du Mont-Blanc est également le lieu d’entraînement de l’EMHM. Implantée à Chamonix depuis 1932, elle est la maison mère des troupes de montagne. Première école de formation des cadres des troupes alpines au niveau mondial, elle est sous l’autorité du général commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM).
Le 3 septembre 1939, l’école fut dissoute et ses cadres et chasseurs rejoignirent le 199e bataillon de chasseurs de haute montagne (BCHM). Ils furent rejoints par des réservistes montagnards, dont des guides et moniteurs de ski. Affecté à la 230e demi-brigade alpine du secteur défensif du Rhône, le bataillon fut chargé de la défense de la vallée de l’Arve, secteur qui inclut le Mont-Blanc. En 1945, après la guerre, l’EHM a été reconstituée. Elle a pour mission de former les cadres spécialistes de la montagne et du ski pour l’ensemble de l’Armée. En 1964, l’École de haute montagne (EHM) devient l’École militaire de haute montagne (EMHM). Le but de cette école est d’apprendre aux futurs cadres de la brigade alpine à utiliser le terrain et les techniques alpines pour surprendre et dominer l’ennemi. Cela passe avant tout la dispense d’un socle de connaissance sur le milieu montagnard, pour ensuite commander et instruire en haute montagne, ainsi que conseiller les commandants d’unité. ♦
Publié le 16 juillet 2023