Une exposition sur l’histoire des relations entre le général de Gaulle et la Suisse
Marcel Langer, né en Suisse et Compagnon de la Libération. © Ordre de la Libération
Ayant foulé le territoire suisse à trois reprises et évoqué ce pays seulement quatre fois dans ses Mémoires, la Suisse semble avoir été marginale – pour ne pas dire absente – dans la vie du Général. Pourtant, ce mardi 26 mars s’est tenu la conférence inaugurale du cycle des rencontres culturelles sur la thématique suivante : « Charles de Gaulle et la Suisse : une histoire oubliée ». Un projet qui, en retraçant l’histoire du général de Gaulle, montre que si la Suisse n’a pas joué un rôle majeur dans son existence, leurs chemins se sont croisés à de nombreuses reprises, à commencer par l’ascendance suisse du Général que lui-même ignorait.
Ainsi, de 2024 à 2025, entre la France et la Suisse, par des activités diverses, en alternant expositions temporaires, conférences historiques, rencontres cinématographiques et animations, l’exposition revient sur l’histoire intime et complexe que le Général entretenait avec notre voisin helvétique.
Un des moments forts sera l’édification d’un « mémorial » des résistants suisses. Quatre-vingts ans après la Libération, une décision historique a été prise, le 15 mars dernier par la Confédération helvétique, de réhabiliter les résistants suisses qui avaient rejoint les rangs de la Résistance française, aux côtés des Forces françaises libres (FFL) ou des Forces françaises intérieures (FFI). Faisant pourtant partie du camp des vainqueurs, les résistants suisses seront condamnés en 1945 par la justice militaire et au nom de la violation du Code militaire suisse qui interdisait alors de s’engager au sein d’une armée étrangère. Affaiblissant les rangs de l’armée nationale, d’une part, servir une armée étrangère pouvait également être associé à de la cobelligérance, d’autre part, alors incompatible avec le principe de la neutralité suisse. Seront ainsi réhabilités les 466 résistants suisses, mais aussi les 187 citoyens suisses médaillés de la Résistance française et les 13 Suisses et binationaux qui ont fait partie des Compagnons de la Libération. Lieu de l’arrestation du maréchal Pétain, en 1945, mais également point de passage privilégié pour les actions clandestines de la Résistance pendant la guerre, le site frontière de Vallorbe-Ballaigues-Jougne apparaît comme un candidat idéal pour accueillir ce nouveau mémorial.
Alors que les commémorations vont se multiplier à l’occasion du 80e anniversaire de la Libération, cet événement, soutenu par la Fondation Charles de Gaulle, fournit un regard nouveau, original et complémentaire sur cet épisode de l’histoire déjà largement étudié.
Publié le 26 mars 2024
Manon Pasquier