Geneviève de Galard a rejoint ses compagnons de Diên Biên Phu
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Alors que les cérémonies de commémoration du 70e anniversaire de la chute de Diên Biên Phu, marquant la fin de l’Indochine française, se sont déroulées il y a à peine un mois, Geneviève de Galard, l’Ange de Diên Biên Phu, vient de disparaître à l’âge de 99 ans.
Sa personnalité, marquée par sa foi catholique et sa très grande modestie, a été profondément bouleversée par cette bataille où elle servit comme infirmière militaire jusqu’à la reddition du camp retranché. Prisonnière du Vietminh, elle fut libérée rapidement et malgré les honneurs reçus, y compris jusqu’aux États-Unis où elle fut décorée par le président Dwight Eisenhower, elle ne cessa de penser et de rappeler à tous la souffrance de ceux qui étaient encore dans les camps de détention du Vietminh, sans même que les règles élémentaires du droit de la guerre ne soient appliquées aux soldats captifs.
Avec sa disparition, c’est aussi un chapitre épique qui se referme rappelant l’engagement des femmes convoyeuses de l’air et infirmières, dans la discrétion, voire l’oubli et l’indifférence de l’opinion publique française face à la guerre d’Indochine. Ces héroïnes succédaient aux Rochambelles, aux Merlinettes et à toutes les femmes investies dans la Résistance et souvent avaient déjà été engagées au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Geneviève de Galard, après son retour, resta sous l’uniforme puis mariée à un officier, elle ne cessa de veiller les invalides de guerre et de témoigner auprès des jeunes générations. Conseillère municipale de Paris durant 18 ans à partir de 1983, elle ne cherchait pas les honneurs mais bien plus le service, comme elle l’avait fait à Diên Biên Phu. ♦
Publié le 31 mai 2024
Jérôme Pellistrandi