Festival international du cinéma de guerre War on Screen
Il y a un an, le 7 octobre est devenu une date à la résonnance tragique (1). C’est dans ce contexte mémoriel que la douzième édition du festival international du cinéma de guerre War on Screen (2) a été inaugurée ce jour-là un an plus tard. Souhaitant promouvoir la paix dans le monde par les films, l’événement a été lancé lundi dernier avec le slogan « Faites des films, pas la guerre » (3) à Châlons-en-Champagne (Marne). Profondément actuel, un point d’honneur a été mis par les organisateurs pour que la programmation internationale mette autant à l’honneur des conflits actuels (Ukraine et Gaza) que passés (Seconde Guerre mondiale (4)), que des enjeux sociétaux contemporains (migration, propagande des images et impact du changement climatique).
Alors que l’édition précédente se terminait le 7 octobre 2023 dans le sang des kibboutz israéliens, l’équipe du cinéma-théâtre organisateur La Comète a amené les spectateurs à s’interroger sur la représentation au cinéma du « cauchemar des conflits » pendant la cérémonie d’ouverture. Cette édition a, pour cela, désigné comme invité d’honneur le réalisateur d’origine grecque Konstantinos Gavras, dit Costa-Gavras, dont les films délivrent une vision engagée des conflits et des mécanismes de domination. Son film Z (1969), mettant en scène l’assassinat d’un député d’une nation fictive méditerranéenne métaphore de la Grèce, a d’ailleurs été projeté juste avant la cérémonie d’ouverture. La filmographie du réalisateur américain Frederick Wiseman a aussi été mise en avant, notamment par la diffusion de trois de ses documentaires sur les institutions militaires. Les compétitions de courts et de longs-métrages ont aussi permis de questionner les spectateurs sur la manière de (sur)vivre en guerre, tandis qu’un focus spécial a été fait sur le massacre des Tutsis au Rwanda pour commémorer les 30 ans du génocide.
Dédié au grand public, l’événement est notamment soutenu par la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (Dicod) du ministère des Armées. Le festival sera d’ailleurs l’occasion de diffuser les deux premiers épisodes de la saison 2 de la série Sentinelles, série à succès soutenue par la Mission cinéma et industries créatives (MCIC) et ayant été tournée au sein du camp de Châlons, également connu sous le nom de camp de Mourmelon (5).
Ainsi, pendant une semaine, le cinéma de guerre a été mis à l’honneur sous les auspices de la paix à Châlons-en-Champagne. Avec plus de 80 séances, dont de nombreuses avec les équipes de tournage, de nombreux ateliers pour petits et grands ainsi que des séances dégustations de boissons, le festival international du film de guerre War on Screen a été l’occasion de mettre en avant des témoignages et de personnifier les visages des victimes de la guerre, trop souvent reléguées à de simples chiffres. ♦
(1) Pellistrandi Jérôme, « Éditorial – Samedi 7 octobre 2023, 6 h 29… », Tribune n° 1640, RDN, 7 octobre 2024 (https://www.defnat.com/e-RDN/vue-tribune.php?ctribune=1752).
(2) « La guerre à l’écran ».
(3) En référence à l’expression pacifiste « faites l’amour, pas la guerre ».
(4) La Seconde Guerre mondiale a été mise à l’honneur sous le prisme de la « difficile libération » car nous commémorons, en 2024, les 80 ans de la Libération.
(5) Lempereur Johann, « Cinéma & Séries – Sentinelles, une série française reflet de l’opération Barkhane ? », RDN, n° 864, novembre 2023, p. 124-127.
Publié le 12 octobre 2024
Johann Lempereur