Salon du Bourget 2017 - L’Armée de l’air engagée sur tous les fronts pour la protection des Français
Préface - André Lanata - p. 7-9
Retour sur les opérations en cours - Réalités
Avec le développement des capacités numériques, le système de Command and Control devient central dans les conflits modernes. Les clés de la victoire résident notamment dans l'accès étendu à l'information dans une réalité de l'interopérabilité des systèmes d'information. En somme, l'exigence d'un C2 performant se confirme toujours plus.
Armée de l'air française et américaine - Arnaud Gary, Matthew Snyder - p. 22-26
La proximité entre les armées de l'air américaine et française va au-delà des engagements opérationnels communs. Elle concerne notamment les défis de court terme comme la capacité à durer dans les opérations en cours, mais également la préparation de l'avenir tel le concept de futur système de combat global.
De par ses caractéristiques, l'opération Barkhane met en lumière les qualités de l'arme aérienne et l'importance de son action. Sans elle, l'opération ne pourrait ni s'envisager ni se poursuivre, d'où la nécessité de continuer les investissements en faveur de la composante aérienne.
Les opérations contre Daesh au Levant - Michel Friedling - p. 32-40
Engagée dans cette lutte depuis septembre 2014, la France, deuxième contributeur aérien, est un acteur essentiel : les aviateurs français combattent tous les jours en montrant leur savoir-faire sur un théâtre particulièrement complexe face à un ennemi puissant, résilient et difficile à combattre où l'arme aérienne joue un rôle primordial.
L'Armée de l'air est engagée dans des opérations extérieures tout en assurant en permanence depuis plus de 50 ans les missions de dissuasion nucléaire et de défense aérienne du territoire. Pour autant, les aviateurs sont aussi mobilisés sur un large éventail d'actions au profit des citoyens et de la Nation en collaboration avec les différentes instances nationales, régionales et locales.
Depuis les origines, le fait aérien est intrinsèque aux opérations spéciales et en garantit l'efficacité. Pour conserver les avantages apportés par la puissance aérienne, nécessité est de poursuivre le développement capacitaire de l'Armée de l'air notamment dans les domaines du C2, de l'ISR, de l'intervention et de la projection.
Le Renseignement d'intérêt Air (RIA) - Étienne Champeaux - p. 51-56
L'Armée de l'air connaît une solide culture du renseignement, liée à la capacité des vecteurs aériens à recueillir l'information et à l'exigence de connaissance des menaces pour un emploi efficace des effecteurs dans un large éventail de missions. Le déploiement des futurs nuages d'information, intégrés au « combat cloud » rendra l'Armée de l'air encore plus réactive et efficace.
Afin d'assurer un niveau d'activité qui dépasse aujourd'hui les seuils inscrits dans les contrats opérationnels, l'Armée de l'air doit adapter son organisation, dimensionner ses moyens techniques et logistiques, et développer une cohérence globale entre les soutiens opérationnel et industriel. La logique de moyen doit s'adosser à une logique d'effets à obtenir pour satisfaire les exigences opérationnelles.
Si la dissuasion nucléaire constitue l'épine dorsale du savoir-faire des unités des forces aériennes stratégiques, le personnel des escadrons de chasse et de ravitaillement en vol a aussi pour mission d'être capable à tout instant d'intervenir à l'extérieur de nos frontières. Un rythme intense qui met en lumière le sens du devoir et de l'engagement opérationnel des aviateurs.
Totalement engagée pour la protection des Français, tant sur les théâtres extérieurs que sur le territoire national, l'Armée de l'air se doit de protéger ses capacités mises en œuvre depuis ses bases aériennes. D'importantes mesures ont été prises avec une recherche de pragmatisme, d'efficacité et de performance face à une menace dure et durable.
Opérer et se préparer en multinational - Marc Henry - p. 69-75
En dehors du territoire national, l'Armée de l'air française est désormais systématiquement engagée en multinational. De par la qualité de ses aviateurs, de ses matériels aériens et des succès dans les opérations récentes, elle suscite un intérêt grandissant avec une augmentation des demandes de coopération. L'enjeu est bien d'opérer et de se préparer en multinational afin de remplir ses missions.
Préparation de l'avenir - Perspectives
Si la puissance aérospatiale occidentale s'impose sur les champs de bataille, cette réalité devrait s'éroder quelque peu du fait de défenses adverses plus robustes et de menaces moins traditionnelles. Pour autant, au regard de l'histoire, posséder une force aérienne adaptée au contexte stratégique du moment est fondamental pour préserver la liberté et l'indépendance nationales.
Les ruptures technologiques attendues, le déploiement d'un nouveau système de systèmes de combat aérien mixant vecteurs pilotés et pilotés à distance, et d'autres évolutions auront des conséquences sur l'avenir des forces aériennes stratégiques. Elles devront faire évoluer les concepts et les doctrines avec une remontée en puissance du format de l'aviation de combat.
La modification du contexte stratégique avec une nouvelle efficacité des contre-stratégies aériennes pourrait avoir des conséquences sur l'équilibre des puissances en facilitant la défense contre l'agression et envisager une stabilisation de la guerre aérienne. Elle peut cependant être contournée par la dilatation de l'espace stratégique et son extension aux milieux cyber et spatial.
L'évolution du contexte stratégique tend à modifier les rapports de force. Pour faire face à ces évolutions, l'Armée de l'air doit s'inscrire dans un système de combat aérien, constitué d'un réseau interopérable de systèmes d'armes habités ou non, interconnectés entre eux et résilients afin de répondre au spectre d'intervention le plus large possible. Des investissements importants sont donc nécessaires pour relever ce défi.
Le CEAM, incubateur de projets innovants - Jean-Pascal Breton - p. 97-102
Afin de conserver l'initiative sur le terrain et la pleine maîtrise des menaces lorsqu'elle est engagée en opérations, l'Armée de l'air s'efforce de réduire ses vulnérabilités et cherche à renforcer ses modes d'action. Elle a transformé ainsi le centre d'expérience aérienne militaire, devenu un incubateur d'idées nouvelles et de projets innovants, afin de fournir aux forces les capacités dont elles ont besoin.
Les drones couvrent l'ensemble de l'éventail aéronautique de sorte que le dynamisme de la filière impose un accompagnement des pouvoirs publics afin d'assurer la liberté des usagers et de préserver l'intégrité de l'espace aérien. Pionnier dans cet encadrement, la France doit pouvoir apporter une contribution importante à la réussite du projet européen d'harmonisation des réglementations entre États-membres qui est en cours.
Les drones de longue endurance occupent une place centrale dans les opérations actuelles tant dans la surveillance du champ de bataille que dans l'accélération de la boucle décisionnelle. L'expérience acquise depuis vingt ans dans leur emploi et la livraison récente de drones Reaper devraient apporter un bénéfice opérationnel substantiel dans un large éventail de missions de soutien aux forces de sécurité intérieure.
L'usage du drone civil est particulièrement actif dans un éventail de missions extrêmement large et représente un potentiel économique considérable. Cette prolifération est aussi source de nouveaux risques et menaces. L'Armée de l'air peut apporter son expérience et son expertise et jouer un rôle majeur dans les domaines de la sécurité, du droit, de l'innovation, de l'économie ainsi que de la formation.
Pour préserver ses capacités opérationnelles, l'Armée de l'air entreprend sa transformation numérique. Ainsi, la Smart Base est un laboratoire d'innovations avec la volonté d'améliorer le fonctionnement opérationnel de la base aérienne, les conditions de travail des aviateurs ainsi que leurs conditions de vie et celles de leur famille.
Les hommes au coeur de l'Armée de l'air et des opérations aériennes
Air H 2017 : « Sortie de piqué » - Rony Lobjoit - p. 125-130
Avec une diminution de 29 % de son effectif en huit ans et avec un engagement opérationnel particulièrement intense et appelé à durée, l'Armée de l'air doit relever des défis importants dans le domaine des ressources humaines : recruter, former, fidéliser et préserver au mieux le capital humain afin d'assurer les trois missions stratégiques au profit de la défense des Français : protéger, dissuader et intervenir.
Dès les civilisations anciennes, le ciel est perçu par l'homme comme un espace de liberté et de puissance. Dès lors, il est un facteur de progrès et d'innovation qui donne naissance à l'aéronautique, véritable révolution pour la société moderne. Si les événements du XXe siècle ont mis en lumière la place stratégique de l'arme aérienne, l'aviateur est bel et bien l'héritier de la compréhension de la 3e dimension.
La formation du chef de demain doit permettre à l'officier de développer les qualités nécessaires à l'exercice du commandement et notamment à la prise de décision dans l'incertitude. Au-delà des savoirs et des savoir-faire, c'est le développement d'un savoir-être qui permet d'aborder les changements à venir.
Le contexte sécuritaire a insufflé, à une nouvelle dynamique de la réserve militaire, un véritable réservoir de forces multiples sur lequel s'appuie l'engagement opérationnel de l'Armée de l'air. Cette réserve de par sa qualité joue un rôle essentiel au sein de la Garde nationale en assurant des missions de protection du territoire national et des bases aériennes, tout en promouvant le lien avec la jeunesse.