Ce livre, sorti en juin 2013, a une place à part dans l’édition de défense. Il fait découvrir une unité des forces françaises des plus originales : le 61e Régiment d’artillerie, le seul régiment de drones de l’Armée de terre. On apprendra que le 61e RA est l’héritier d’une histoire de plus d’un siècle : 1914-1918 (des combats qui lui valent la fourragère rouge de la Légion d’honneur), 1940, l’Algérie puis, les Balkans et tout récemment l’Afghanistan. Sa réputation au combat lui vaut son surnom de « diable noir », que lui donnent ses adversaires du moment, l’armée allemande. Son histoire est aussi celle des équipements militaires les plus modernes, le canon de 75 mm, puis les drones à partir de 1999. Le 61e RA résume à lui seul l’histoire des drones de l’Armée de terre : les drones rapides CL89, puis CL289, le drone de surveillance Crécerelle, puis le drone tactique SDTI Sperwer.

Avec le 61e RA, la France est en pointe en matière de drones tactiques, et cela en lien avec le développement d’une industrie nationale. Entre 2008 et 2012, le régiment intervient en Afghanistan avec ses Sperwer pour un large éventail de missions : la recherche du renseignement, le guidage de l’artillerie, la protection des soldats français et ceux de l’Otan dans les vallées afghanes. On découvrira dans ce beau livre que le 61e RA est une unité aux multiples savoir-faire. À ce titre, le régiment conduit la formation sur le drone léger Drac, les missions Vigipirate, et la mise en condition avant projection. Autre message : le rôle déterminant que les drones auront à jouer dans les forces terrestres au cours des prochaines décennies. Conscient de cet enjeu, le 61e RA souligne sa part active à la préparation de l’avenir des drones tactiques en France. Voilà un beau livre à recommander pour enrichir une collection de publications encore bien rares sur les drones et les technologies de renseignement. Il est vrai que le 61e RA est, depuis 1999, le régiment de renseignement image de l’Armée de terre, incluant les satellites Hélios. ♦