Union française - La situation en Algérie - Nouvelles du Maroc et de Tunisie - Les élections en Afrique noire et à Madagascar - La situation gouvernementale au Cambodge
Afrique du Nord
Algérie
Aucun événement marquant n’est venu influencer la situation en Algérie au cours du mois d’avril. Sur le plan des opérations militaires des pertes très lourdes continuent à être infligées aux rebelles dont une centaine en moyenne sont mis hors de combat chaque jour ; le terrorisme, très ralenti, ne s’est exprimé que par quelques flambées locales dans les villes principales et par l’assassinat de membres musulmans de délégations spéciales.
L’opinion publique française et algérienne reste douloureusement préoccupée des accusations concernant certaines exactions qui auraient été commises au cours d’opérations de pacification. La publication d’une lettre adressée à M. Bourgès-Maunoury par le doyen de la Faculté de Droit d’Alger, M. Jacques Peyrega, dans laquelle il dénonçait une exécution sommaire dont il avait été témoin, a provoqué des mouvements d’opinion contraires ; les étudiants d’Alger, désavouant l’attitude de M. Peyrega, se sont mis en grève le 10 avril 1957.
Pour mettre un terme aux polémiques dont la poursuite met en jeu l’honneur de l’armée, de la police et même de la magistrature, le gouvernement a annoncé, le 6 avril 1957, la constitution d’une Commission permanente de sauvegarde des droits et des libertés individuelles auprès du ministre-résidant ; sa composition a été rendue publique le 3 mai 1957.
Maroc
Un accord d’aide technique et économique entre le Maroc et les États-Unis, portant sur une somme de 20 millions de dollars, a été signé le 2 avril 1957 à Rabat.
La sécheresse qui a sévi au Maroc au cours du mois a fait un moment craindre la famine ; la France a immédiatement offert au gouvernement, marocain une aide en céréales.
Tunisie
La présence de troupes françaises en Tunisie reste une source d’irritation pour le gouvernement tunisien ; le 4 avril 1957, dans son allocution hebdomadaire, M. Bourguiba demandait le regroupement de ces troupes à Bizerte, mais en contrepartie, il enjoignait aux Algériens de respecter la souveraineté tunisienne.
Afrique noire
Les élections aux Assemblées territoriales d’Afrique noire ont fait partout apparaître une majorité de partisans d’une application loyale de la loi-cadre ; à Madagascar, la situation est plus confuse, mais il semble que la majorité nationaliste modérée accepte tout au moins cette loi-cadre comme une étape.
La formation des Conseils de gouvernement prévus par la loi doit intervenir prochainement, un certain délai étant néanmoins nécessaire pour que les partis politiques africains majoritaires, ou les coalitions, désignent les hommes qui seront candidats aux responsabilités gouvernementales.
Le statut du Cameroun a été approuvé par l’Assemblée nationale et le Sénat ; semblable dans son esprit à celui de la République autonome du Togo, il en diffère cependant essentiellement du fait qu’il prévoit le maintien de la tutelle. Un gouvernement camerounais dirigé par un Premier ministre camerounais doit être incessamment constitué.
Dans le cadre des réformes actuelles, un décret du 10 avril 1957 vient de créer une Université à Dakar.
Indochine
Cambodge
Le prince Norodom Sihanouk se trouve de nouveau à la tête d’un gouvernement cambodgien ; dans sa déclaration ministérielle il a souligné qu’il se défendrait contre la lutte d’influence à laquelle se livrent les grandes puissances dans son pays. ♦