Le combat de nos forces est une activité légitime qui obéit à des lois spécifiques. Judiciariser le fait de guerre participerait de la banalisation du métier des armes au nom du respect absolu de l’individu. Ce serait au risque de se livrer à la convoitise d’un monde qui ignore généralement nos principes éprouvés.
Le combat n’est pas une affaire de droit commun
Combat is not a common-law affair
For our armed forces, fighting is a legitimate activity that follows a specific set of laws. Giving war a legal status is a further step towards the dumbing-down of the military profession in the name of absolute respect for individual rights. It would also risk yielding to the covetousness of a world that is generally ignorant of our heartfelt principles.
Cette année pour la première fois, des militaires français pourraient être mis en cause par la justice pour leurs choix dans l’organisation et la conduite d’une opération de combat. Au-delà du respect et de la sympathie que chacun éprouve pour les familles qui ont perdu un proche en Afghanistan ou ailleurs, je voudrais tenter de livrer ici le point de vue sans fard d’un soldat et exprimer en quelques idées simples la crainte de voir un enchaînement redoutable se mettre en place.
Il n’est pas raisonnable de laisser accroire que le droit peut nous préserver en toutes circonstances des épreuves de l’existence, de la violence, de l’incertitude et du danger. Qui imaginerait en effet que la « judiciarisation » unilatérale de l’action de combat – il ne s’agit pas ici de remettre en cause jus in bello et jus ad bellum ! – représenterait un quelconque renforcement de la démocratie, de la sécurité et des droits du citoyen ? Cette idée tient plutôt de l’utopie, qui banaliserait le métier des armes et singulariserait dangereusement la France dans un monde où le plus grand nombre, privé de tout notre confort quotidien et étranger à nos principes, ne craint guère ce qui nous effraie tant.
Forces armées et forces de sécurité publique ne sont pas assimilables
Il reste 81 % de l'article à lire