Les états-majors opératifs doivent donner plus de place aux expertises civiles au sein de leurs groupes de planification pour améliorer la coopération et la coordination avec les autres acteurs et élargir les moyens d’action de la Force déployée. Recruter un tel vivier projetable nécessite une réelle politique interministérielle.
L’expertise civile au sein des états-majors : un impératif négligé
Civilian expertise within military HQs—too often ignored?
Operational HQs should give more leeway for civilian expertise within their planning groups in order to improve cooperation and coordination with other players, and to broaden the asset base available to deployed forces. The recruitment of such a pool of deployable civilian personnel would require the setting-up of a new inter-ministerial policy.
Alors que la stabilisation par l’approche globale (1) peine à démontrer sa pertinence et à l’heure de choix capacitaires cruciaux, il semble paradoxalement que l’avenir des états-majors de niveau opératif (2) passe par un appel accru aux capacités civiles. Ceux-ci doivent donner, dès la phase d’intervention, plus de place aux expertises civiles au sein de leurs groupes de planification pour améliorer la coopération et la coordination avec les autres acteurs et élargir également les moyens d’action disponibles des forces armées elles-mêmes.
Avec le départ des derniers soldats américains d’Irak à la mi-décembre 2011 et la baisse programmée des effectifs militaires en Afghanistan jusqu’en 2014, nous assistons en ce moment à la fermeture des deux théâtres d’opérations les plus importants pour les Occidentaux sur la planète, et par conséquent à la fin de retours d’expériences utiles à la réflexion pour les conflits futurs. Absente d’Irak, la France doit tirer les leçons du conflit afghan. Il nous faut en particulier encore réfléchir aux structures de commandement à mettre en place en tant que nation-cadre (3) pour participer à la conduite d’opérations de grande ampleur décrites dans le Livre blanc de 2008.
Étant donnée la complexité des crises internationales, comment coordonner l’action « des instruments diplomatiques, financiers, civils, culturels et militaires » (4) dans toutes les phases de l’intervention dans le cadre de l’approche globale ? De quelles « capacités spécifiques d’encadrement d’une opération au plus haut niveau », la France doit-elle disposer pour lui permettre « d’assumer les responsabilités de commandement interarmées multinational » (4) ? Quelle politique spécifique pour mettre en place un tel vivier d’expertise ?
Il reste 88 % de l'article à lire