Les causes politiques et morales d’un désastre : 1940
Les nations victorieuses oublient, en général, les facteurs qui ont assuré leur succès, et s’endorment dans la douce quiétude que leur inspire la conviction de la pérennité des conséquences de leur victoire. Les nations vaincues retrouvent, par contre, dans l’amertume de leur défaite et dans le désir d’en réparer les pertes, des forces nouvelles qui retrempent leur énergie.
Le désastre de 1940 est encore trop récent pour qu’on puisse porter un jugement justifié et impartial sur les décisions prises par des Chefs dont on ne peut mettre en doute, ni le savoir, ni le dévouement ; mais il paraît possible de s’élever au-dessus des détails du désastre lui-même pour en rechercher les causes profondes, celles dont le poids a été si lourd qu’il a dépassé les ressources intellectuelles et morales de ceux qui de toute leur énergie s’efforçaient de s’y dérober.
Deux ouvrages récents, bien différents, mais qui révèlent chez leurs auteurs un égal souci de la vérité :
— L’énigme des blindés du Général Conquet, et
— 1940, la Guerre des occasions perdues, de A. Goutard, permettent, en raison de leurs précisions, d’élever le débat au-dessus de détails négligeables, car ils varient à l’infini comme les faits auxquels ils se rapportent, pour rechercher les causes profondes qui toujours les ont dominés. Il importe, en effet, de connaître ces causes pour réaliser dans des conditions meilleures notre Défense Nationale.
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