L’Europe devant le sous-développement économique (III) Les impératifs de l'Europe
La définition d’une politique européenne en faveur des Pays sous-développés semble devoir s’inspirer de deux considérations essentielles. L’équilibre économique des régions en cause exige, en effet, une amélioration immédiate de leurs « terms of trade » et une mise en valeur systématique, rationnelle et constante. Pour tenir compte de ces impératifs, trois actions simultanées apparaissent nécessaires, tant sur le plan des achats de produits de base que sur celui de l’assistance technique et des investissements.
La Charte de La Havane, comme il l’a été indiqué précédemment, proposait déjà la signature d’accords concernant les matières premières. Conçue de manière trop vague, la politique définie par le chapitre VI et notamment par les articles 60 et suivants ne saurait cependant tenir lieu de modèle à l’Europe qui doit rechercher dans les échecs, actuellement enregistrés dans ce domaine, l’occasion d’une expérience plus heureuse.
Il est certain que les conventions, conclues paT les producteurs, sans engagement réciproque des utilisateurs de maintenir un quantum d’achats, ne peuvent réussir. L’entre-deux-guerres a démontré la vanité d’un tel système dont les plans Stevenson sur le caoutchouc et Chadbourne sur le sucre s’étaient largement inspirés. Aussi bien, la constitution de stocks tampons (buffer stocks) apparaît également illusoire tant que les Pays consommateurs attendent pour acheter, l’établissement d’un cours d’effondrement.
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