Océan Indien : Problèmes de demain
Si on avait dit à un Anglais de l’époque victorienne que la fameuse « route des Indes » serait coupée et démantelée, que la suprématie britannique dans l’océan Indien serait mise en cause, il aurait répondu avec son flegme habituel : « impossible ».
En effet, Gibraltar, Malte, Chypre, Aden, Colombo, Singapour apparaissent à la fin du 19e siècle comme de véritables forteresses britanniques, des « enclaves » baignées par des eaux que la « Home Fleet » contrôle d’une façon absolue. La face Nord, la face Est et la face Ouest de l’océan Indien, sont, soit sous contrôle britannique, soit sous influence britannique prédominante.
En moins de deux siècles, l’opiniâtreté britannique avait fait de la plus grande partie de l’océan Indien — pourtant immense avec ses 75 millions de km2 — une véritable « mare nostrum britannicum ». La route des Indes et de l’Extrême-Orient, et la route qui conduit au continent australien sont jalonnées, à bonnes distances, par une chaîne de bases, relais ou refuges, permettant aux vaisseaux de Sa Majesté, Impératrice des Indes, de relier Londres à l’orgueilleuse Hong-Kong ou à la lointaine Australie en ne touchant que des terres britanniques ou en ne mouillant que dans des eaux sous contrôle britannique.
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