Nous menons la guerre outre-mer, sans répit depuis 1946, sur un terrain difficile qui mérite examen. Le caractère inhabituel de ces conflits successifs, tant en Extrême-Orient qu’en Afrique, a mis en évidence des forces longtemps sous-estimées contre lesquelles bataillons, avions et avisos ont manqué totalement d’efficacité alors qu’elles avaient, dans la guerre du Riff en 1924, été vaincues par des moyens identiques. L’accalmie actuelle des combats en Algérie ne saurait faire illusion, la force de nos canons n’a pas été déterminante.
L’Armée et l’Algérie de demain
« Ense et Aratro » - Bugeaud (a)
Nous menons la guerre outre-mer, sans répit depuis 1946, sur un terrain difficile qui mérite examen. Le caractère inhabituel de ces conflits successifs, tant en Extrême-Orient qu’en Afrique, a mis en évidence des forces longtemps sous-estimées contre lesquelles bataillons, avions et avisos ont manqué totalement d’efficacité alors qu’elles avaient, dans la guerre du Riff en 1924, été vaincues par des moyens identiques.
Notre suprématie militaire, absolue dans l’air et sur l’eau, a faiblement pesé dans l’équilibre des forces, qui s’est constamment rompu à notre désavantage pendant 13 ans. Tout s’est passé comme si des cartes biseautées permettaient à l’adversaire de s’affranchir des règles conventionnelles du jeu de la guerre, du moins de celle qu’on apprenait dans les écoles et que nous avons faite depuis plus d’un siècle, sur tous les champs de bataille. On est revenu aux déboires de la conquête de 1880, avec des points sensibles — nos fermes, nos villages, nos compatriotes dispersés — dont la présence alourdit et complique notre action.
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