Cet article ne vise à rien d'autre qu'à esquisser quelques-uns des problèmes que les impératifs de l'actualité quotidienne tendent à reléguer dans le domaine des discussions abstraites. Aussi bien ne comporte-t-il aucun jugement sur la politique suivie par les gouvernements de Rabat et de Tunis — et d'ailleurs, quel que soit le sentiment que l'on éprouve à l'égard de cette politique, il n'affecte en rien les données objectives, sociologiques, des problèmes mis en lumière par certaines des difficultés auxquelles se heurtent Mohammed V et Habib Bourguiba. Ce n'est point que nous tenions à nous placer dans l'optique de Sirius, mais, fidèles à l'enseignement de Marc Bloch et de Lucien Febvre, nous estimons qu'il faut « penser par problèmes », et nous n'avons cherché, précisément, qu'à poser quelques-uns des problèmes dont les données nous paraissent dominer, dialectique ment et politiquement, les différentes possibilités d'évolution qui s'offrent à la Tunisie et au Maroc.