La fonction publique dans la Nation
« La Fonction publique dans la Nation » peut solliciter plusieurs développements : ceux du juriste, du technicien, de l’historien. En l’espèce, il s’agit d’apporter le témoignage d’une expérience et un certain nombre de réflexions que peut faire un homme d’action pris dans un contexte quotidien où le plus souvent dominent les contingences. La Fonction publique apparaît souvent, pour le public, comme une sorte de puissance mythique. La part du mythe n’est pas celle qu’on lui prête. Déjà, M. Grégoire, premier Directeur de la Fonction publique, observait que celle-ci « emprunte une terminologie adaptée à l’ère des organisateurs ».
Cela nous permet d’attaquer le sujet en écartant tout ce qui appartient à la technique de la Fonction publique proprement dite, et en considérant tout spécialement l’Administration en « biologiste », c’est-à-dire avec le sentiment d’avoir affaire à quelque chose de vivant, à quelque chose qui change et affirme sa vitalité au sein d’un organisme beaucoup plus vaste qu’est la Nation. Car, c’est en elle que se trouvent les forces diverses avec lesquelles l’Administration est obligée de jouer ou de composer, selon la loi générale et fondamentale de la vie, qui est la résistance ou l’adaptation du milieu.
L’esprit du propos étant ainsi défini, c’est dans cette perspective que seront examinées successivement :
— La Fonction publique et les forces politiques, c’est-à-dire le jeu de la Fonction publique avec les forces internes à la Puissance publique ;
— La Fonction publique et les forces productives de la Nation, qui concerne aussi bien l’Industrie que l’Agriculture et le Commerce : c’est le jeu de la Fonction publique avec les forces externes de l’État ;
— La Fonction publique et les forces de la Science et de la Technique, c’est-à-dire le jeu de cette Fonction publique par rapport aux techniques modernes avec leurs conséquences sociales et humaines.
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