La France et l’Afrique (I) La France dans la communauté
Barrage de Sansanding
Dresser, pour les lecteurs de la « Revue de Défense Nationale », un tableau de la situation présente des États africains membres de la Communauté, ou rattachés à elle par un passé récent qui s’ouvre sur un avenir prochain, semblait ne pas présenter de grandes difficultés : la matière ne manquait pas. Mais lorsqu’il s’est agi de la mettre en forme, de l’exposer suivant une logique qui, tout en étant claire, respecterait les mille nuances des réalités africaines, nous nous sommes rendu compte que nous étions placés devant un travail particulièrement ardu. Peut-être est-il inopportun qu’un auteur avoue sa perplexité et fasse état de ses scrupules ; pour exprimer ce qu’il pense être la vérité, pour traduire en termes précis des impressions dont l’abondance a pour rançon la diversité et parfois la contradiction, il ne peut que tenter un essai. Et mieux vaut, certainement, que les lecteurs sachent, dès l’abord, qu’ils ne trouveront ici l’exposé d’aucun système, ni la solution toute faite de problèmes dont la complexité est si grande.
Les méthodes analytiques étaient tentantes : on pouvait choisir d’examiner successivement les questions politiques, économiques, sociales, militaires, par exemple. Elles sont si étroitement imbriquées, si étroitement dépendantes les unes des autres, si liées par des interactions innombrables, que toute séparation entre elles est artificielle et arbitraire. Pour suivre cette méthode, il aurait pratiquement fallu se borner à l’étude des aspects purement techniques de ces différentes questions, ce qui n’aurait pas correspondu au but recherché. On pouvait encore se livrer à une étude régionale : il est certain que les États de l’Ouest africain, ceux du Centre — c’est-à-dire la Côte d’Ivoire, la Haute-Volta, le Niger, le Dahomey et le Togo —, ceux de l’Est enfin — qui constituaient l’ancienne A.E.F. — ont des caractères très différents, qui peuvent être définis et comparés entre eux. Mais à nouveau, l’exigence légitime et nécessaire de ne pas trahir la vérité a conduit à écarter cette méthode, qui n’aurait donné que des vues partielles.
Aussi nous sommes-nous arrêtés à un autre plan, plus synthétique et correspondant davantage à nos impressions. Nous traiterons successivement de la position de la France dans la Communauté, de la situation interne des États africains et des problèmes relatifs à la Défense.
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