Le nouvel aspect du réarmement allemand
Des raisons multiples, les unes spécifiquement allemandes, d’autres à caractère international, ont, au cours des derniers mois, notablement modifié le cours du réarmement allemand. Celui-ci reste pourtant l’une des bases de l’Organisation atlantique, bien que la structure de cette dernière soit aujourd’hui l’objet de nombreuses discussions.
On se rappelle l’ample et lourde machinerie administrative, longtemps en partie clandestine, que l’ancien ministre de la Défense Théodor Blank avait patiemment mise sur pied pour permettre au Gouvernement de la République fédérale de retrouver, sous la forme d’une armée substantielle, la manifestation la plus visible de la pleine souveraineté restaurée. Mais l’accumulation des fichiers, l’abondance des publications publicitaires et des affirmations optimistes, l’appui des associations d’anciens officiers ou soldats, le rappel des traditions militaires et des mérites de la Soldatentum, distincte du Militarismus, n’ont pas permis de tenir les promesses officiellement formulées.
Pour se conformer aux obligations imposées par l’entrée dans l’alliance atlantique, le Parlement a voté, après de longs débats achevés seulement au Bundesrat à la veille de Noël, le service militaire obligatoire, mais en limitant celui-ci à une durée de douze mois, au lieu des dix-huit précédemment demandés par le gouvernement, et considérés comme un minimum à la fois par l’OTAN et par les experts des partis allemands de la majorité. Le Dr Berendsen, du parti même du chancelier, n’avait-il pas déclaré à la tribune du Bundestag que le service d’un an équivalait à un suicide collectif organisé ?
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