Déceler et former un successeur, disposer aux différents échelons de commandement d’hommes capables de prendre avec lucidité et courage leurs responsabilités, c’est là peut-être le problème le plus important qui se pose aux chefs d’entreprise. Sans doute ne se pose-t-il pas à l’Armée avec moins d’acuité ni dans des termes bien différents ; les qualités qui font un chef ne sont-elles pas partout les mêmes ? Ainsi apparaît tout l’intérêt d’un échange d’expériences, d’un dialogue presque permanent entre les deux milieux.
Ces futurs chefs, nous les recrutons d’ailleurs à la même source, l’Université. Aussi, devons-nous l’associer à ces échanges. Récemment s’est tenu pour la troisième fois un colloque Armée-Université-Industrie ; le problème des chefs y a été abordé et des conclusions positives très intéressantes ont été dégagées. Hier, le Général Ely s’appuyant sur les solides traditions de l’Armée nous donnait, à propos de la formation des chefs militaires, des indications pleines d’enseignement pour l’industrie ; aujourd’hui, c’est un chef d’entreprise qui poursuit la conversation ; souhaitons qu’un universitaire vienne prochainement apporter son point de vue.
C’est, j’en suis convaincu, notre devoir que, par des colloques, par cette revue que je félicite de son initiative, par des contacts personnels et de travail, s’établisse, entre les élites de notre pays, un esprit de coopération qui a gravement fait défaut dans le passé.
Georges Villiers,
Président du Conseil national du patronat français