Le sous-marin, arme absolue (fin)
Submersible du type « George Washington » lançant l’une de ses 16 fusées Polaris.
LA propulsion nucléaire mise à part, le sous-marin a très peu évolué depuis les cinquante dernières années. Si les performances et surtout l’endurance se sont améliorées, elles le doivent à des innovations mineures, à l’application du schnorchel, ce tube respiratoire qui permet d’utiliser les moteurs diesel et de recharger les accumulateurs en demi-plongée, mais surtout aux progrès réalisés dans les autres domaines, tels que ceux de l’automatisme, des calculateurs électroniques, des instruments de navigation (1), des accumulateurs, des diesels, de la soudure, etc.
Aucun type de navire n’a été construit un demi-siècle durant suivant des principes plus immuables que le sous-marin. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les performances des sous-marins de la première guerre mondiale avec ceux qui constituent encore à l’heure actuelle l’ossature des forces navales des principales marines. Aussi incroyable que cela puisse paraître à notre époque pourtant caractérisée par le rythme vertigineux des progrès techniques, la grande majorité des submersibles en service actif ne sont que des imitations plus ou moins réussies des sous-marins allemands de la guerre 14-18. Les vitesses moyennes de 8/10 nœuds en plongée et de 15/20 nœuds en surface, telles sont les performances pour la marine britannique des 15 sous-marins de la classe « A », des 20 de la série « T » et des 11 de la série « S », pour la marine française des 5 submersibles de la classe « Créole » et pour la marine américaine des 89 unités de la classe « Balao », pour ne citer que quelques-uns.
Rayon d’action, tonnage et armement, eux non plus, n’ont guère varié. Les sous-marins allemands de la série des U. 105 à U. 110 jaugeant 798/996 tonnes, filaient 16 nœuds en surface et 8,5 nœuds en plongée. Ceux de la série des U. 139 à U. 141, véritables croiseurs sous-marins déplaçant 1.930/2.483 tonnes croisaient au large de New York à 17,5 nœuds en surface et à plus de 8 nœuds en plongée. Toutes ces unités, en opérations en 1918, avaient respectivement 7.800 et 10.000 milles de rayon d’action. Le sous-marin français, le « Gustave Zédé », le deuxième du nom, en achèvement en 1914 — 74 mètres de longueur et déplaçant 771/1.100 tonnes — pouvait donner 16,8 nœuds en surface et 10 en plongée. Les submersibles les plus récents de la Marine Nationale, ceux des classes « Daphné » et « Amazone » — avec des vitesses de 16 nœuds tant en surface qu’en plongée — marquent, pour un demi-siècle, un progrès de 6 nœuds pour la vitesse en immersion, alors que l’avion est passé du prototype des frères Wright à l’appareil supersonique.
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