Les problèmes du Proche Orient sont très anciens ; aussi les présentons-nous, classiquement, sous une forme traditionnelle. Notre réflexion ne se trouverait-elle pas, cependant, facilitée, si nous renoncions à l’éclairage habituel de leurs données permanentes ? Mettre en question, pour commencer, les images, les métaphores et les symboles, ce serait peut-être offrir à l’analyse une chance de liberté et, partant, lui procurer plus d’efficacité.
La charnière du Proche-Orient
Les problèmes du Proche Orient sont très anciens ; aussi les présentons-nous, classiquement, sous une forme traditionnelle. Notre réflexion ne se trouverait-elle pas, cependant, facilitée, si nous renoncions à l’éclairage habituel de leurs données permanentes ? Mettre en question, pour commencer, les images, les métaphores et les symboles, ce serait peut-être offrir à l’analyse une chance de liberté et, partant, lui procurer plus d’efficacité.
Structures et « dynamique » du Proche Orient
Le Proche Orient constitue un monde à la jointure de quatre « mondes » : au Nord, les pays slaves soviétisés ; au Sud, l’Afrique en éveil ; à l’Ouest, la vieille Europe libérale ; à l’Est, l’Asie avec ses masses, ses besoins et ses ambitions également énormes. Position difficile, importante, aventurée, dont le symbole traditionnel de « carrefour » rend imparfaitement compte : il s’agit Moins ici de la circulation des idées que du heurt des idéologies, et le flux même des marchandises, dominé par l’écoulement du pétrole brut vers l’Ouest, implique les monopoles et le contentieux plutôt que l’harmonieux échange.
Lieu de conflit, par conséquent, et c’est pourquoi l’on utilise si souvent à son égard ces mots chargés d’angoisse : « imbroglio », « impasse », « abcès ». Il n’est pas question de nier la réalité de la crise, ainsi évoquée par ces vocables. Mais faut-il en rester toujours à cet aspect en quelque sorte clinique : Proche Orient fiévreux, inerte, nouvel « homme malade » substitué à la dépouille d’un Empire turc qui a mis trois siècles à mourir ? L’Occident n’a pourtant pas à se féliciter d’avoir si longtemps assisté, sans imagination, à l’agonie des Ottomans.
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