Le 11 juillet 1960, la province du Katanga déclare son indépendance de la république du Congo à l’instigation de Moïse Tshombe. Cette sécession déclenche un conflit et augmente également les tensions dans toute la région, notamment en Angola, province d’outre-mer portugaise. Dans cet article, l’auteur dresse un tour d’horizon de cette province, de ses atouts et faiblesses. Il explique également la nature des graves troubles qui la secouent et des enjeux qu’elle représente pour le Portugal.
L’Angola, porte du Katanga
ALORS que l’année 1960 avait été marquée pour le Portugal par les grandioses cérémonies du cinquième centenaire de l’Infant de la Mer Océane, Henri le Navigateur, l’année 1961 commence par une série de révoltes dans la plus vaste, la plus peuplée et la plus riche des provinces extérieures du Portugal.
Depuis le 3 février 1961, les troubles s’étendent depuis la vieille capitale de Luanda, fondée en 1574 et fière de ses 160 000 habitants, jusque sur les hauts plateaux fertiles, et, surtout, dans les zones frontières du Congo belge qui a reçu l’indépendance le 30 juin 1960, mais qui, depuis lors, est la proie d’anarchies sanglantes.
L’extension des fièvres africaines aux immenses territoires de l’Angola menace, non seulement, ce pays et ses liens séculaires avec sa petite métropole, mais aussi les relations de la riche province minière du Katanga avec la côte atlantique ; elle remet en discussion les frontières artificiellement tracées avec la Rhodésie du Nord et le bassin du Zambèze, jusqu’à la province portugaise du Mozambique.
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