Se défendre ? Contre qui ? Pourquoi ? Et comment ?
La Revue a publié, dans son numéro de novembre 1960, le chapitre liminaire de ce livre, dans lequel les problèmes de défense sont posés en termes clairs, dans leur totalité et leur complexité. Il est donc inutile de procéder ici à un exposé détaillé des idées de l’auteur. Il semble plus indiqué, dans l’intérêt des lecteurs qui n’auraient pas encore lu le livre, de montrer sous quelle forme et dans quelle mesure le général Valluy a développé les premières données.
Il l’a fait fréquemment sous la forme de dialogues entre des interlocuteurs imaginaires : le militaire, le diplomate, le progressiste, le communiste, le non-communiste. Le procédé permet de nuancer les opinions, de les opposer facilement. C’est la méthode du « sketch », en honneur chez nos alliés anglo-saxons, mais valorisée et dominée de haut par la gravité du sujet et la profondeur des idées exprimées.
Dans une première partie, le général Valluy montre que le communisme met l’Occident en « danger de mort » ; dans la seconde, il élève le débat en termes philosophiques et le place sur son véritable terrain, celui des « valeurs à défendre ». Ainsi se trouvent données les réponses aux deux premières questions : contre qui et pourquoi ?
Dans les trois autres parties de son livre, l’auteur indique les solutions, et répond à la troisième question : comment ? Par une « force de frappe » nucléaire internationale, ou tout au moins européenne, par des forces d’intervention nationales et polyvalentes, par une intégration des hauts états-majors, par une transformation du Groupe permanent en un véritable état-major intégré, par une entente sur le « minimum à défendre » qui pourrait être obtenue entre les militaires et les intellectuels, par une transformation des méthodes d’instruction des officiers. Cette énumération est incomplète, tant la matière est riche.
Aussi bien, le général Valluy écrit-il lui-même que son ouvrage « touche à beaucoup de problèmes, même les plus épineux, sans les traiter à fond ». Le sujet est en effet si vaste qu’il n’est pas possible de l’épuiser en un volume aussi court. Mais l’abondance des idées, l’esquisse des solutions sont d’une richesse suffisante pour que les lecteurs y trouvent largement leur part. ♦