La très grave crise des rapports franco-tunisiens, qui a éclaté au cours de l’été dernier à la suite de la relance par le Président Habib Bourguiba des revendications tunisiennes tendant à obtenir l’évacuation de la base de Bizerte par les forces armées françaises, a surpris ou déconcerté, selon le cas, les observateurs français, tunisiens et étrangers, qui avaient pu croire qu’après les entretiens de Rambouillet du 27 février 1961 le baromètre des relations entre les deux pays ne devait plus s’écarter de la ligne du beau fixe.

En réalité, l’examen attentif de l’évolution de nos rapports avec la Tunisie, depuis son accession à l’indépendance, fait apparaître que le ciel des relations franco-tunisiennes a été fréquemment assombri, les passages nuageux l’emportant nettement sur les éclaircies plutôt rares.

C’est pourquoi, pour bien situer la crise récente de Bizerte, il apparaît indispensable de ne pas la dissocier des tensions précédentes qui ont affecté nos rapports avec l’ancienne Régence. Ce qui nous conduit naturellement à examiner :