La crise syrienne, sa genèse, ses circonstances, son bilan (décembre 1961-avril 1962)
Une fois de plus, le printemps arabe se sera ouvert, en 1962, dans l’agitation ; une fois de plus, on aura vu la Syrie au centre de l’ébranlement. Bien que cet ensemble de crises se soit résorbé relativement vite, et qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes un équilibre normal paraisse rétabli, ce renouvellement chronique des troubles orientaux justifie de sérieuses préoccupations. Les heureux débuts de la République Arabe Syrienne, au lendemain de sa restauration, avaient en effet laissé espérer que ce pays constituerait, dans l’Orient arabe, un facteur de stabilité ; sans renoncer à cet espoir, on entrevoit désormais que sa réalisation sera, en tout cas, plus laborieuse que prévu.
Nous n’entrerons pas ici dans le détail, complexe et souvent incertain, des événements de mars et avril en Syrie et autour de la Syrie ; mais nous nous efforcerons d’en prendre une vue d’ensemble, voire d’en esquisser la philosophie. Tout ce qui affaiblit les États du glacis oriental favorise, dans cette zone, les entreprises de l’Union Soviétique, que celle-ci ait été, ou non, à l’origine des difficultés survenues. L’Occident ne saurait donc, en la matière, se départir d’une scrupuleuse vigilance.
Le Cabinet Dawalibi face aux problèmes intérieurs syriens : équilibre social et « vigilance de l’Armée »
Il eût été, à l’époque, indiscret, voire maladroit, d’insister sur les défauts, difficilement évitables, qui marquaient la nouvelle construction syrienne ; celle-ci présentait, malgré tout, nombre d’aspects heureux, qui justifiaient que l’on n’amenuisât pas ses chances par une critique destructrice.
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