Le patrimoine spirituel de l'Europe
La pensée contemporaine a réservé aux idées de procès, de déclin et de mort une place privilégiée. L’analyse scientifique de Spengler, les peintures bouleversantes de Céline nous découvrent l’échec du Monde Occidental dans toutes ses dimensions individuelles et collectives, et jamais autant que maintenant la crise de notre civilisation n’est devenue plus évidente. L’Europe tout particulièrement semble souffrir d’une excessive croissance matérielle ; elle n’a plus l’esprit de ses mœurs et « l’Hamlet Européen » que Valéry nous montrait en quête de millions de spectres, n’est plus contemporain de son époque.
Ce décalage entre l’esprit et la matière, s’il s’explique aisément par l’évolution des techniques, est difficile à réduire. Sans doute, comprend-on généralement que jusqu’au XVIIIe siècle l’homme changeait plus rapidement que le monde et que depuis cette époque le monde a changé plus que l’homme. Mais, les manières de s’accommoder de cette crise diffèrent en revanche profondément.
Certains s’érigent en iconoclastes, brûlant les idoles autrefois adorées, et sacrifient sans amertume le passé à l’évolution nécessaire. D’autres s’accrochent à tout ce qui a été par une sorte de refus magique des réalités présentes. Ni les uns ni les autres ne semblent en fait tenir compte des exigences d’adaptation pour n’avoir pas toujours suffisamment compris ni sur quoi reposait notre civilisation ni contre quels dangers il convient de la défendre efficacement.
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