Lorsque l’on cherche à poser les bases d’un système futur de forces armées pour la France, il est souvent admis que, devant l’inconnu de l’avenir, il faut essayer de mettre sur pied un outil plus ou moins polyvalent que l’on adaptera au dernier moment en fonction des besoins.

Le problème n’est pas nouveau ; si l’apparition de l’arme nucléaire lui donne aujourd’hui plus de relief, il ne faut pas oublier que dans le passé la victoire a été en général du côté de ceux qui, sans oublier les leçons du passé, ont su préparer l’avenir, voire le cas échéant imposer la forme de guerre qu’ils avaient prévue, compte tenu de l’état de la technique et du climat général international.

Le fait nucléaire oblige aujourd’hui à faire un saut en avant sans commune mesure avec ceux que l’histoire a connus. Malgré ses aléas, cette projection dans l’avenir doit être faite sous peine de préparer un système de forces armées qui, se voulant polyvalent, risquerait finalement d’être inadapté à tout, et d’aboutir à un gaspillage d’argent et de moyens que la situation financière et humaine de la France ne permet pas.