Les voies du pouvoir
L’auteur définit ainsi l’objet de son livre : « Il s’agit d’essayer de découvrir ce qui fait qu’un homme est capable de tenir sa place à la tête des affaires pour le bien de ses contemporains ». La méthode est l’étude des grands hommes et de leurs réactions devant les événements, étude étayée, lorsqu’il s’agit de contemporains, sur des observations directes.
Il est probable que ce livre désorientera les lecteurs français, habitués à un raisonnement plus directement concentré sur son objet, moins agrémenté de digressions et d’anecdotes, cherchant sans doute aussi instinctivement des conclusions plus fermes. Le Maréchal Montgomery s’est en effet laissé emporter par ses réflexions, ses jugements sur les hommes, sur le commandement, sur la situation politique actuelle du monde, et sa démonstration procède par touches successives sans s’astreindre à une rigueur cartésienne.
Le chapitre qui sera lu avec le plus d’intérêt de ce côté-ci de la Manche est certainement celui que l’auteur consacre au général de Gaulle, pour lequel il professe « une immense admiration », et dont il écrit : « C’est le plus grand chef politique du monde occidental. La France ni l’Europe ne peuvent se passer de lui ». Le Maréchal Montgomery classe le général de Gaulle parmi les quatre grands chefs nationaux de notre époque, les trois autres étant le Maréchal Tito, Nehru et Mao Tse Toung.
On cherchera dans ce livre davantage le témoignage d’un homme qui a rencontré tous les hommes célèbres du monde, au nombre desquels il a droit d’être rangé, qu’une thèse sur les vertus nécessaires au chef. ♦