Le Pakistan, l’Inde et la Chine
Le massif de l’Himalaya
L’intervention militaire chinoise dans le sous-continent indien en 1962, a profondément modifié les données des problèmes qui s’y posaient jusque-là ; à l’intérieur, la position de M. Nehru lui-même est devenue difficile ; M. Krishna Menon a dû quitter son ministère ; le parti communiste s’est partagé en deux tendances, l’une nationaliste « d’abord », l’autre pro-chinoise « malgré tout » ; à l’extérieur, l’Inde, champion du neutralisme, a été obligée de reconnaître que celui-ci avait des limites et que, lorsque l’on était attaqué, il fallait bien chercher des appuis, même parmi les adversaires de l’agresseur ; dans le cas présent, chez les puissances occidentales.
Mais c’est dans les relations entre les deux États, héritiers de l’Empire des Indes, entre l’Inde et le Pakistan, que les répercussions de l’attaque chinoise ont peut-être été les plus caractéristiques. Le Pakistan étant membre du CENTO (ancien pacte dit « de Bagdad ») et de l’OTASE, c’est-à-dire notre allié en Extrême-Orient, cet aspect de la nouvelle crise est l’un des plus importants, par les réactions qui se dévoilent et les conséquences sérieuses qui pourraient en résulter.
Pour bien saisir la psychologie des antagonistes, il n’est pas inutile de rappeler au lecteur la situation qui existait avant le début des événements de 1962 et qui n’était elle-même que la résultante de conflits en suspens depuis de nombreuses années, tant entre la Chine et l’ancien empire victorien, qu’entre ses deux successeurs. Bien que le différend de frontières avec la Chine remonte au printemps de 1914, c’est l’affaire du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan qui éclata la première, après la deuxième guerre mondiale.
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