Unité fondamentale des armements nucléaires et conventionnels
Il est curieux de constater qu’il subsiste encore à l’heure actuelle dans beaucoup de bons esprits un large degré d’incompréhension de l’unité que présentent dans leur nature et dans leur emploi les armes nucléaires et les autres, c’est-à-dire les armes dites « classiques » ou « conventionnelles ».
C’est ainsi que l’on entend fréquemment opposer entre elles les forces nucléaires qui seraient destinées à la guerre d’écrasement général et les forces conventionnelles, qui seraient, elles, capables de mener des guerres plus « humaines », analogues aux dernières guerres mondiales, pour autant que celles-ci puissent être considérées comme ayant été humaines puisque des dizaines de millions d’hommes y ont disparu et que des destructions immenses y ont eu lieu.
On voit aussi opposer ces deux forces entre elles du point de vue de leur dépendance du Gouvernement et du Commandement. Les forces nucléaires seraient des forces « Gouvernementales » distinctes des autres et dont l’emploi ne se pourrait concevoir que dans le cadre étroitement centralisé d’un commandement à part, les forces conventionnelles agissant de leur côté séparément dans le cadre d’opérations au caractère traditionnel. Il y aurait en somme, si l’on écoutait cette opinion, deux batailles distinctes, l’une nucléaire, l’autre classique qui n’auraient en commun qu’un seul point de contact à l’échelon le plus élevé du Gouvernement.
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